Les formats d'image en 35mm





Le Kin�toscope d'�dison

Le Kin�toscope, destination
originelle du 35�mm.

C'EST VERS LA FIN du 19�me si�cle que des laboratoires de Thomas Edison sortirent les sp�cifications du film 35mm encore utilis� de ne jours. Partant d'un produit existant (les rouleaux 70mm Eastman Transparent Film) dans le but de faire un support pour des projections individuelles, Dickson s'orienta vers un film de 35mm avec deux rang�s de perforations rectangulaires. L'avance par image �tait alors de 4�perforations et le rapport largeur/hauteur de 1,33. Apr�s quelques batailles sur les brevets, ces sp�cifications devirent le standard utilis� � Hollywood jusque dans les ann�es 20 lorsque le son fit son apparition.

Les syst�mes en concurrence se classaient dans deux cat�gories�: son sur disque (Vitaphone soutenu par Warner) ou son sur le film (Movietone soutenu par la Fox) qui fut le syst�me retenu. Pour placer la piste sonore l'espace r�serv� � l'image fut amput� d'environ 3 mm sur la partie gauche. Ainsi l'axe optique ne se trouvait plus dans l'axe de la pellicule, la surface de l'image diminuait de 15% et ses proportions passaient de 1,33 � 1,16. Quelques films furent tourn�s en standard Movietone mais le format fut rapidement rejet� par la profession et en 1932 l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences modifia les sp�cifications du 35mm afin de revenir peu ou prou au format 1,33 du muet. Le format academy standard ainsi d�fini r�duisait la hauteur de l'image pour aboutir � un rapport de 1,37. Au final le passage du muet au "parlant" avait r�duit de 30% la surface utile.

Ce format�: 35mm, avance de 4 perforations par image, rapport de 1,37 avec un emplacement pour la piste sonore est encore en usage de nos jours.



Formats 1.37 et 1.85

Une image en 1.85 avec en gris�
l'image 1.37 pour la vid�o




Panoramique

Le panoramique est la solution � �conomique � pour �largir l'imge. Ce format est identique en tout point au standard mais on n'utilise pas toute la hauteur disponible en 1,37. Le rapport choisi est g�n�ralement de 1,85 aux USA et de 1,65 (ou 1,66) en Europe. Ce syst�mes connut d'autres variantes aujourd'hui abandonn�es dont le 1,75 italien.

Dans la pratique Europe et �tats-Unis se distinguent par la m�thode utilis�e pour r�duire la hauteur. En Europe on �quipe g�n�ralement la cam�ra avec un cache correspondant au format souhait�. Aux USA on pr�f�re impressionner la pellicule sur toute la hauteur du Standard. Dans ce cas l'op�rateur dispose de marques dans le viseur indiquant les limites de l'image finale. Lors de projection en salle, le projecteur est �quip� avec un cache masquant les parties exc�dentaires. En revanche lors de diffusions TV ou vid�o ne respectant pas le format, ces parties sont conserv�es � des fins de remplissage de l'image 4/3. On n'ampute plus l'image "cin�ma" mais le cadrage est compl�tement modifi� et peut laisser appara�tre des �l�ments parasites tels que des micros ou des rails de travelling qui auraient du �tre hors-champs.



distortion des premiers objectifs CinemaScope

En haut, une image en CinemaScope avec un objectif Bausch et Lomb utilisant la formule optique de Chr�tien.

En bas, une image en Ultra Panavision avec un anamorphoseur � prismes de rapport 1,25.

Image�: Martin B. Hart http://www.widescreenmuseum.com/




Scope

Le scope est un proc�d� visant � �largir l'image gr�ce � une anamorphose (d�formation) de l'image. � la prise de vue la cam�ra est �quip�e d'un objectif anamorphique comprimant l'image en largeur avec un rapport de 2. En salle, le projecteur est �quip� d'un objectif similaire faisant l'op�ration inverse. G�n�ralement ces objectifs sont construits � partir de lentilles cylindriques mais il est aussi possible d'obtenir le m�me r�sultat � partir de prismes ou de miroirs.

Exemple d'anamorphose

Sujet

Image anamorphos�e


Projection

D'apr�s une id�e de Cin�DVD (http://www.cinedvd.net/)

Le proc�d� original a �t� d�velopp� et brevet� par Henri Chr�tien sous le nom d'anamorphoscope vers la fin des ann�es 20 mais ne connut pas de succ�s commercial. En 1952 les droits d'utilisation du proc�d� ainsi que les objectifs existants furent rachet�s par la Fox. Les premi�res productions en cin�mascope utilis�rent ces objectifs. Widescreen Cinema relate les nombreux probl�mes qu'impliquait l'utilisation des objectifs de Chr�tien�: seuls trois objectifs �taient d'une qualit� suffisante pour �tre utilis�s�; ces objectifs �taient con�us comme des accessoires � fixer un objectif primaire or ils n'�taient pas adapt�s au mat�riel utilis� par la Fox et entra�naient vignettage et perte de lumi�re�; la s�paration primaire/anamorphoseur imposait une mise au point s�par�e sur chaque objectif et enfin le rapport d'anamorphose variait d'un objectif � l'autre voire pour un m�me objectif en fonction de la distance du sujet ou de sa position dans le champs.


Image en CinemaScope optique

Image de "20,000 Leagues Under The Sea" en CinemaScope avec son magn�tique

Image�: Martin B. Hart http://www.widescreenmuseum.com/




La Fox conclu un contrat avec Bausch et Lomb pour la fourniture de nouveaux objectifs. Le premier lot d'objectifs utilisait les formules de Chr�tien et ce n'est qu'en 1954 que fut livr� un second lot int�grant en un seul objectif primaire et anamorphoseur. Les objectifs Bausch et Lomb furent utilis�s par la Fox jusqu'en 1967. Apr�s le tournage de "In Like Flint" ils furent remplac�s par des objectifs de la soci�t� Panavision marquant ainsi la fin du Cin�maScope en tant que proc�d� � part enti�re.

Si aujourd'hui le scope est synonyme de 35mm anamorphos� avec un rapport de projection de 2,35 (r�cemment ramen� � 2,39 par r�duction de la fen�tre de projection afin de mieux s'accommoder des collages), le proc�d� originellement voulu par la Fox comportait l'�cran large, l'anamorphose de l'image mais aussi un son st�r�phonique 4 pistes magn�tiques et un �cran particulier (miracle screen) dont la r�flexivit� �tait plus directionnelle que celle des �crans mats normalement utilis�s. Seules l'anamorphose et l'�cran large s'impos�rent et le Cinemascope fut modifi� au fur et � mesure des am�nagements effectu�s par la Fox. Ainsi "The Robe" fut film� avec des caches cam�ra correspondant au standard muet (soit un rapport de 2,66) dans l'optique de projection en double-bande (son sur un support s�par�). Pour la sortie commerciale la Fox s'orienta vers un pistage des copies 35mm avec 4 pistes situ�es de part de d'autre des rang�s de perforations (dont la largeur �tait r�duite pour gagner de la place) donnant une image projet�e au rapport 2,55.



Image en CinemaScope optique

Copies magoptique et optique.

Image�: Martin B. Hart http://www.widescreenmuseum.com/

La projection de telles copies demandait d'importants investissement aux exploitants (nouvel �cran large, ajout d'amplificateurs et de hauts-parleurs, achat d'un lecteur magn�tique). C'est probablement sous leur pression que la Fox modifia les sp�cifications afin d'arriver au scope actuel. Dans cette nouvelle mouture, l'image utilisait tout l'espace disponible en largeur entre la piste son optique et les perforations et en hauteur en r�duisant au minimum l'inter-images ce qui donnait une image projet�e au rapport 2,35. En ce qui concerne le son, le scope 2,35 a �t� d�clin� en deux versions�: une premi�re purement optique et une seconde hybride appel�e "mag-optique". Celle-ci comportait les 4 pistes magn�tiques du scope originel (ainsi que les perforations carr�es) ainsi qu'une piste optique de largeur r�duite.

Parmi les proc�d�s compatibles on mentionnera le techniscope. Celui-ci n'utilise pas d'objectif anamorphique � la prise de vue mais r�duit de moiti� la hauteur de l'image. Il �tait alors possible d'utiliser des objectifs sph�riques plus l�gers, plus lumineux et ayant une plus grande profondeur de champs que les objectifs anamorphiques. Mais le plus gros avantage du proc�d� �tait la r�duction de l'avance � 2 perforations permettant ainsi de r�duire de moiti� la pellicule utilis�e. Le techniscope est un format de prise de vue uniquement et utilise des copies en scope "normal" pour les sorties en salle. Par rapport au scope il est probable que la qualit� d'image des films en techniscope ait �t� un petit peu en retrait malgr� la meilleure d�finition des objectifs utilis�s.







Comparaison entre panoramique et super 35

Une m�me image 1,85
en panoramique et en Super 35.

Super 35

Contrairement � ce que son nom laisse sugg�rer, le Super 35 utilise la m�me pellicule que le panoramique ou le scope mais supprime l'espace consacr� � la piste sonore pour revenir quasiment aux sp�cifications du standard muet. Pour finir d'enfoncer le clou, signalons que de 1954 � 1960, RKO utilisa un proc�d� nomm� Superscope bas� sur le m�me principe.

� la prise de vue la totalit� de la hauteur disponible est utilis�e (avec comme dans le cas du panoramique des rep�res pour la cadrage) et c'est le tirage ou la projection qui limiteront la zone visible. Les copies de films tourn�s en Super 35 sont g�n�ralement en panoramique 1,85 ou en scope (il y a aussi des gonflage de Super 35 en 70mm qui sont g�n�ralement tr�s bons). Dans le premier cas, le Super 35 permet de gagner environ 30% de surface par rapport � un tournage directement en panoramique. Dans le cas du scope en revanche le n�gatif Super 35 pr�sente une image plus petite de 35% qu'un n�gatif scope. On retrouve alors la m�me probl�matique qu'avec le techniscope. Pour les partisans du Super 35 (dont un certain James Cameron) la r�duction de la taille de l'image est compens�e par l'utilisation d'objectifs sans anamorphoseur et qui de ce fait poss�dent une meilleure d�finition et une plus grande profondeur de champ. Autre � avantage � comme dans le cas du panoramique il est possible d'utiliser le suppl�ment d'image pr�sent sur le n�gatif pour faire du remplissage lors de diffusion TV ou vid�o.

Le Super 35 conna�t une version �conomique appel�e 3 perfs. On utilise une cam�ra dont le m�canisme d'entra�nement a �t� modifi� afin de r�duire � 3 perforations l'avance par image. On peut ainsi r�duire de 25% la consommation de pellicule. L'image en 3 perfs pr�sente un rapport de 1,85.







Image en VistaVision et tirage en panoramique 1,85

Image en Vistavision et le tirage correspondant en panoramique 1,85.

Vistavision

Vistavision est la r�ponse de Paramount au Cinerama et au Cinemascope. La vistatision utilise toujours la m�me pellicule 35mm mais cette fois-ci en la faisant d�filer horizontalement avec une avance de 8 perforations (comme sur un appareil photo). Bien que ce format ait �t� utilis� quelques fois en projection il �tait principalement destin� au tirage de copie en panoramique.

Le proc�de Technirama est tr�s similaire � la vistavision�: tous deux utilisent un n�gatif 35mm � d�filement horizontal. Le technirama y ajoute une anamorphose d'un rapport 1,5 afin de produire une image proche du scope. Comme pour Vistavision il y eut quelques projections en 8 perforations mais la plupart du temps les copies �taient soit en 35mm scope, soit en 70mm (le proc�d� �tant alors renomm� Super Technirama 70).

Ces proc�d�s sont de nos jours abandonn�s mais les cam�ras Vistavision sont largement utilis�es dans les effets sp�ciaux afin de disposer d'un meilleur mat�riel � la base.


Cinerama

Le Cinerama est un proc�d� utilisant trois pellicules 35mm d�filant verticalement avec une avance de six perforations. � la prise de vue, on utilise une cam�ra comportant trois objectifs de 27mm dispos�s de mani�re � couvrir un champ de 146�. � la projection on ajoute une 4�me pellicule 35mm enti�rement consacr�e au son magn�tique. L'image est restitu�e par trois projecteurs synchronis�s sur le son.

Les syst�mes Cinemiracle et Kinopanorama reprennent � peu de chose pr�s les principes du Cinerama.


Ailleurs


Christophe Labouisse

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