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SexCrimes de John
McNaughton (n�o-polar pour ado) Sébastien Barré, le 30/06/98 (note : pas de révélations dans cet article, vous pouvez le lire sans avoir vu le film auparavant) :
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![]() N'insistez pas les filles, je suis
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On apprend de la m�me fa�on que les cours de com�die furent s�rement
eux aussi invent�s pour Denise Richards, mais que ce simple fait ne semble
pas avoir encore franchi les 2 insondables mais n�anmoins majestueux barrages
qui s�parent la rumeur populaire (qui comme chacun le sait tra�ne par
terre) des 2 adorables oreilles entourant les 2 h�misph�res c�r�braux
de la gentille Denise (chez qui tout va par paire, y compris les gifles
qui se perdent). Mais je m'�gare, car Matt
Dillon est tout aussi fort dans la cat�gorie " A Blue Bay donc, il s'en passe. Kelly (Denise Richards), est confront� � son plus gros problème de la journ�e, probl�me h�las quotidien : elle h�site entre ce qu'elle va r�pondre � sa copine, qui lui demande un truc, (qu'elle n'a pas compris, mais elle va faire comme d'hab. et le noter pour plus tard). Elle h�site donc entre :
Et l�, c'est le premier rebondissement : Kelly, dans un effort surhumain,
va d�geler un neurone, et son premier dialogue sera � l'image de sa prestation
filmique : " |
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![]() Le trio infernal ?
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Or donc Denise, la bien achaland�e, �volue dans un lyc�e tout ce qu'il y a de plus normal, comme vous et moi en avons fr�quent� (ou fr�quentons), � savoir ce genre de lyc�e verdoyant o� l'on prend � coeur de se pointer en jet-ski ou en 4x4 rutilant afin de fr�quenter dans la gaiet� des top-mod�les masculins et f�minins devisant de choses follement int�ressantes dans des v�tements tr�s tendances, les cours sous le bras, la jupette courte et le sourire � l'avenant. Je ne vais donc pas m'�terniser sur ce qui constitue notre lot quotidien, car la routine m'ennuie, et je constate d'ailleurs que je n'ai pas encore rang� dans mon cartable mes sandwichs au caviar que moman m'a pr�par�. Elle, Kelly, en pince visiblement pour Sam Lombardo (Matt Dillon, au jeu tellement int�rieur qu'on en dirait un casino), le mod�le parfaitement classique du conseiller d'orientation, � savoir beau, jeune, intelligent, fin, int�gre, mais anciennement coureur de jupons. Pas de surprises donc. Celui-ci l'ignore (il ignore Kelly, pas les surprises, hein), car il ne mange pas de ce pain l�. Ce qui, en la personne de Denise Richards, fait quand m�me un sacr� pain, mais laissons l� ces consid�rations boulang�res. Suzie (Neve Campbell, le boud... euh l'héroïne de "Scream"), la voyoute de Blue Baye (pensez donc, elle vit quand m�me dans une roulotte, c'est-y-pas rebelle �a ?), croise de temps en temps son chemin. Ces chipies oppos�es (Kelly fille de la plus riche famille de Blue Bay, et Suzie au pass� tellement trouble qu'elle aurait m�me volé des trucs) ne semblent pas s'entendre. |
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![]() Ami lycéen, c'est le moment !
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Kelly va accuser Sam de l'avoir viol�e. Et l� on rigole moins (sauf quand on voit Denise Richards jouer la "fille viol�e", et l� on se demande vraiment si elle fait expr�s de jouer avec la finesse de Benny Hill ou si c'est du 15�me degr�). Suzie en profitera pour r�v�ler qu'il fit de m�me un an auparavant. Le beau Sam, qui nous a mis dans sa poche d�s le d�but de la s�ance, va essayer de prouver son innocence, avec l'aide de son avocat (Bill Murray, merci Bill, je sais pas ce que tu fous là, mais tu sauves encore un film). Quant au d�tective Ray Duquette (Kevin Bacon), il va tenter de d�m�ler l'�cheveau, ou de s'enliser, c'est ce qu'on verra. Et pendant ce temps l�, il fait chaud, c'est hot tout �a mes enfants, les tee-shirt sont tellement mouill�s que tu pourrais enfiler un water-bed qu'on verrait pas la diff�rence. Et les regards se font insistants. Miam. Ami lyc�en, c'est le moment de rentabiliser tes 10F de la "F�te du Cin�ma" en embrassant un peu ton/ta petit(e) ami(e), des plages r�cr�atives de non-r�flexion sont m�nag�es deci-del� tout au long du film, n'h�site pas. |
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Bref, ce n'est qu'une des petites p�rip�ties de ce film qui accumule vrai-faux rebondissements et retournement de situations, laissant au plus tol�rant des spectateurs la douce impression d'�tre une grosse cr�pe, et au plus impatient la l�g�re pens�e qu'on se fout l�g�rement de son cortex. Car la premi�re chose que l'on m'a dite (plusieurs fois
m�me) � propos de "SexCrimes", c'est " |
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![]() Je me baigne si je veux. |
Dans la jungle des n�o-polars, celui-ci tombe dans l'orni�re qui consiste peut-�tre � vouloir bousculer et retourner le spectateur � tout prix. Or, je pense que cela ne marche qui si l'ensemble reste coh�rent, que si le film, tout en gardant toujours un peu d'avance sur le spectateur, ne le manipule pas non-plus compl�tement, ou le fait intelligemment, sans laisser le sentiment d'�tre malmené gratuitement par des faits que, de toutes fa�ons, il n'aurait jamais pu trouver. C'est trop le cas ici, et c'est le gros reproche que je ferai au film : certains passages ou plans semblent en fait beaucoup trop "imaginaires", ou disons, "artificiels". J'ai ainsi regrett�, durant ce film, de multiples sc�nes purement "gratuites", n'ayant pas lieu d'�tre dans un film "r�aliste" car mettant en jeu des protagonistes qui sont de m�ches dans la combine globale et qui, m�me sans aucun autres t�moins oculaires, font tout de même "la com�die" dans certaines scènes comme s'ils ne se connaissaient pas ! Purement pour le spectateur en fait. C'est pourtant impossible � cet instant donné, qui est � la fois un instant post�rieur par rapport � la mise en place de la combine, mais ant�rieur par rapport � son explication du point de vue du spectateur : donc les protagonistes savent ce qu'il en est, mais font semblant de jouer comme s'ils ne savaient pas, alors qu'il n'y a aucun autre témoin dans la scène leur imposant de feindre le secret. Dilemme mal r�solu par "SexCrimes". |
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![]() Euh comment dire...
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Bref, je ne vois pas la raison de "jouer cette com�die", si ce n'est celle "d'illustrer le film", d'o� un �trange sentiment � posteriori, celui qui fait la diff�rence entre �tre projet� dans l'intrigue et �tre un t�moin passif d'images défilant sur un �cran. En effet, avec ce proc�d� de "spectateur témoin d'une fausse scène", on peut se permettre tout et n'importe quoi et cela d�truit, � mon avis, l'int�r�t de ce film : on a l'impression d'�tre manipulé et que malgr� les efforts intellectuels que l'on d�ploie, le r�alisateur peut assez malhonn�tement et gratuitement les d�truire (on en revient au boulot de "pr�-machage" de certains films Hollywoodien, qui essaie de simplifier voir d'annihiler toute volont� de r�flexion de la part du spectateur et d'imposer cette fameuse "dictature du divertissement sans cerveau").. Cela fonctionnait mieux avec le classique "Usual Suspect", o� les sc�nes de narrations ou de flashback s'enla�aient "plausiblement", pour la bonne raison que celles-ci �taient explicitement pr�sent�es comme la transposition du r�cit d'un narrateur (Kevin Spacey), ou d'un autre. D'o� de multiples points de vues, mais explicitement pr�sent�s comme tel, donc avec une possibilit� de "recul" de la part du spectateur. Ce n'est pas le cas de "SexCrimes", qui est alors, � mon avis, maladroit : on assiste tant�t à une vision, tant�t � une autre d�truite par un retournement bizarre, et tout cela est impos� au spectateur. Mal foutu, � mon avis, surtout quand le puzzle finit par afficher des zones bien bancales. |
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![]() Allez une dernière pour la route. |
Les acteurs n'y sont pas flamboyant, Denise Richards avait un r�le tr�s "surjou�" dans "Starship Troopers", et sa prestation ici n'est pas tr�s convaincante non plus, son physique est trop exploit� (et si quelqu'un pouvait m'indiquer d'ailleurs comment participer � l'exploitation, qu'il me t�l�phone), Neve Campbell a du � mon avis accepter ce r�le pour changer du registre un peu "fille coinc�e" de "Scream". Bon, qu'on ne s'y trompe pas non plus, je ne veux pas r�v�ler l'intrigue, mais les r�les f�minins ne se limitent pas � la simple "bimbo", et ils sont aussi (ou aussi peu, c'est selon) consistants que les r�les masculins (Kevin Bacon a ainsi une associ�e détective f�minine qui fait marcher sa tête). Matt Dillon, je pr�f�re ne rien dire, j'ai d�j� assez de problème avec les fan de L�onardo DiCaprio qui en viennent � coller des autocollants de Céline Dion sur ma voiture, la honte. Kevin Bacon est plut�t bien, et de toutes fa�ons je ne dirai jamais de mal d'un gars qui a jou� dans "Tremors" (n�anmoins Kevin, j'ai pas trop appr�ci� ce que tu as fait � Denise, sache le). Bill Murray apporte une touche comique vraiment n�cessaire mais trop rare � ce film qui cultive le second degr� et l'ironie comme moi je cultive les disques de Dave. John McNaughton (une dizaine de films, dont "Mad Dog and Glory", et "Henry : Portrait of a serial Killer") signe ici un de ces n�o-polar estivaux que je trouve personnellement un peu racoleur (Deniiiise), un sc�nar qui aurait pu donner bien mieux, un film "efficace", hot, mais � mes yeux naïfs sans grande gloire. |