Payback (affiche française)

Payback

de Brian Helgeland
1999 - 1h50 - USA ("Payback")
avec : Mel Gibson (Porter), Gregg Henry (Val), Maria Bello (Rosie), Kris Kristofferson (Bronson)
scénario : Brian Helgeland et Terry Hayes, d'après le roman The hunter de Donald E. Westlake sous le nom de Richard Stark
photo : Ericson Core
musique (Musique (extraits sur Amazon.com)) : Chris Boardman

Raphaël Goubet, 22 février 1999 :

PORTER N'EST PAS CONTENT. Trahi par son coéquipier dans le mystérieux "Syndicat" cinq ans auparavant, alors qu'il avait été abattu par sa propre femme et laissé pour mort, il revient réclamer ce que Val Resnick, le susmentionné coéquipier lui avait piqué : 70 000$. Pas plus. Mais il est pas content quand même.






On ne peut réprimer
une certaine déception.

"Payback" est la seconde adaptation du roman de Stark, après "Point Blank" de John Boorman en 1967. Autant le film de Boorman était intelligent (voire intellectuel), formellement remarquable, visuellement étonnant, autant cette nouvelle adaptation par Brian Helgeland qui a adapté à l'écran de monumental "L.A. Confidential" de James Elroy pour Curtis Hanson, est divertissante. Mais sans plus, et quand on a vu le travail de Boorman, on ne peut réprimer une certaine déception. "Payback" n'en reste pas moins un bon polar, brutal, taillé sur mesure pour Mel Gibson, qui tient le rôle avec conviction. Mais bien qu'il s'agisse du même rôle, ce n'est pas le même personnage que celui qu'interprétait Lee Marvin dans "Point Blank". Le Porter de Marvin était un homme désabusé, manipulé dans son dos, à la recherche incessante d'une chose inconnue qu'il ne trouve jamais, sous un prétexte faux. Tout ce qui faisait la force de ce personnage disparaît chez Gibson, sous les traits duquel Porter n'est plus qu'un enragé rancunier, dont la fausse motivation (70 000$) n'est plus qu'anecdotique, alors qu'elle était centrale chez Boorman. On a quand même un certain plaisir à voir Kristofferson prendre le rôle du mégalo sadique. Et puis Maria Bello, qu'on a déjà vue à la télé dans "Urgence" et le stupide "Mr. & Mrs. Smith", est vraiment très belle. Vraiment. Ça pète dans tout les sens, ça amuse souvent, Porter est un vrai salaud, mais très malin, alors on s'amuse bien. Mais c'est le genre de film qu'on oublie vite.

Pour autant, j'ignore lequel de "Point Blank" ou de "Payback" est le plus fidèle au roman original (que je n'ai pas lu et j'ignore s'il a été traduit en français). Mais fidélité n'est pas qualité. N'est pas Boorman qui le veut. Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras.

Le coin du bourreau des drosophiles :

Décidément, les titres des adaptations cinématographiques du roman de Donald Westlake ont du mal à tirer leur épingle du jeu. Après l'emberlificotement autour autour de "Point Blank" (cf. "Le coin..."), c'est presque pire pour "Payback" qui, avant cette réalisation est le titre direct de 3 autres polars : après deux mystérieux opus en 1988 ("Payback", 1988) et en 1990 ("Payback", 1990), celui de 1994 ("Payback", 1994) est réalisé par Brian heffron et Anthony Hickox.

En proche banlieue chrono-sémantique, on trouve également "Texas Payback" en 1994, "Mr. Payback: an interactive movie" l'année suivante, et en 1997 "Payback time".

V.F.

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