Godzilla (1998) : affiche fr

Godzilla

de Roland Emmerich
1998 - 2h20 - USA ("Godzilla")
avec : Matthew Broderick, Jean Reno, Maria Pitillo, Hank Azaria
sc�nario : Dean Devlin, Roland Emmerich
photo : Ueli Steiger
musique (Musique (extraits sur Amazon.com)) : David Arnold

Manuel Bevand, 22 sept. 1998 :

J'ATTENDAIS "Godzilla" avec un certain manque d'intérêt. La plupart des critiques, même outre-Atlantique présentaient les tribulations du gros lézard bien pénible comme le dernier navet à la mode. De plus, Roland Emmerich est célèbre pour une certaine aptitude à réaliser des films qui, comment dire, sortent de la norme par leur côté navrant. Je ne citerais au passage que "Independence Day" et "StarGate" (ça vous suffit ? z'en voulez encore ? ARGGH non pitié, crie la foule suppliciée, ok j'arrête).

Godzilla (1998) : Chaud devant ! (1)

Godzilla (1998) : Chaud devant ! (2)

Chaud devant !



Cependant, j'avoue qu'après visionnage, "Godzilla" n'est pas un si mauvais film... il fut même amusant à suivre, et doté de franchement beaux effets spéciaux, malgré des inepties évidentes dans un certain nombre de domaines.

L'histoire, bon, vous l'aurez compris, tient sur un ticket de métro écossais écolo (ceux qui ont vraiment horreur de gâcher le papier). Suite aux essais nucléaires de nous, vils Français, un gros lézard mutant coule quelques bateaux, attaque New York, fait peur à tout le monde (sauf aux acteurs), et décède dans d'atroces souffrances non sans laisser présager un second opus pour bientôt. Sur sa route, on retrouve Matthew Broderick dans le rôle d'un jeune et vaillant spécialiste en ... en ... en quelque chose de scientifiquement vachement dur, Jean Reno en tant qu'agent secret français vieux mais vaillant aussi, Maria Pitillo en journaliste godiche de service et Hank Azaria dans le rôle d'Animal, un caméraman que la lobotomie frontale a rendu top courageux.

Le film nous fait peu à peu découvrir le monstre, une formule fort usitée (dans "Alien" par exemple) mais assez bien employée dans "Godzilla". La bête est énorme, tout comme l'histoire de sa naissance et les réactions des humains qui grouillent autour, mais au moins, on s'amuse. Plusieurs scènes d'action sont à couper le souffle : l'arrivée de Godzilla dans New York, sa poursuite par des hélicoptères, sa chasse des héros dans la ville, bref, un grand nombre de séquences proprement réalisées et spectaculaires.

La réalisation tient à peu près la route, quelques effets spéciaux approximatifs sont à déplorer (Godzilla nage à peu près aussi vite qu'un sous-marin mais il ne rattrape pas un vieux pêcheur qui coure sur un ponton ...), et parfois les effets de distance et de taille sont légèrement ratés. On est cependant tenté d'oublier ceci tant le reste vous colle au siège comme un vulgaire chewing-gum déparfumé.



Godzilla (1998) : les acteurs ?

[...] les dialogues sont
d'une ineptie rare [...]

Le jeu des acteurs est ... euh ... en fait, on se demande dès le début qui est le plus expressif, Godzilla ou Matthew Broderick. Ce dernier semble posséder un jeu complet et varié, allant de l'expression franchement ahurie à celle totalement stupide. Maria Pitillo en fait des tonnes, Hank Azaria est imperturbable (et peu crédible). Quand à notre fierté nationale, Jean Reno, on ne peut que regretter qu'il ait été si mal employé ... les longs plans de son visage faisant montre d'air mystérieux et conspirateur ne m'ont pas plus convaincu que les blagues "à la française" qui jalonnent le film. Les dialogues sont d'une ineptie rare, et le grand nombre de scènes d'action laisse en fait peu de place au talent (éventuel) des acteurs.

Si de nombreuses incohérences peuvent être décelées dans "Godzilla", un petit effort d'oubli du concept de logique vous permettra peut-être d'apprécier un grand spectacle, très supérieur à "Independance Day" au point de vue du rythme, et comportant bien moins de séquences "marketing" (vous remarquerez au passage l'absence de chien ou autre animal domestique favori des Américains).



Godzilla (1998) : Groar ?

Groar ?

Bien qu'une des séquences ait été pratiquement repompée sur "Jurassic Park", et que rien de particulièrement nouveau ou original ne ressorte de ce film, cela n'empêche pas d'aimer. Au moins un peu.

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