![]() |
Conclusion
Avec l'examen des théories de Genette, on a vu l'importance de la subjectivité comme composante fondamentale de l'appréciation esthétique. C'est sur le sujet que se fonde celle-ci, sur sa propre disposition à recevoir l'oeuvre de telle manière. Avec Schaeffer, on a vu se dégager la composante communicationnelle qu'est le jugement proprement dit, portant sur l'appréciation, mais ici injustement cantonné à la sphère d'une subjectivité irréductible. Grâce aux propos de Rochlitz, on a vu comment le jugement, loin d'être solipsiste, ne se définit que par une ouverture nécessaire à l'autre, dépasse, enfin, le sentiment personnel du sujet auquel Genette l'avait réduit. Il montre qu'un jugement esthétique pleinement formulé doit se justifier par des arguments portant sur des paramètres évaluables. Le débat critique juge la valeur intersubjective de ces arguments, répondant ainsi à la prétention à la validité de l'oeuvre. Il ne s'agit là nullement de jugements de faits objectifs, mais d'arguments qui tirent leur valeur de leur approbation au sein du débat. |
|||||||||
Le jugement
esthétique est
|
D'une part donc, il est vain de vouloir fonder une appréciation sur des
critères objectifs, d'autre part le jugement n'en prétend pas moins à une
validité qui suppose une argumentation -- on retrouve là la prétention à
l'universalité de Kant. Comme l'écrit Michael Parsons, dans une étude
consacrée au développement du jugement esthétique sur la peinture :
" La communication (ou au moins sa possibilité, c'est-à-dire la prétention à la validité intersubjective du jugement) est ce qui donne tout son sens à l'expérience esthétique ; grâce à elle, celle-ci devient une expérience non seulement d'un objet, non seulement aussi de soi-même, mais encore de l'autre, à travers soi-même. Elle ferme l'expérience esthétique, et l'ouvre en même temps : elle la ferme en l'� achevant �, en lui donnant toute sa dimension, toute son ampleur, celle d'une expérience intersubjective. Elle l'ouvre par un pont vers l'autre, vers l'expérience de l'autre, la capacité à vivre cette autre expérience en même temps que la sienne propre, permettant ainsi une meilleure compréhension de celle-ci. |