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Bilans et perspectivesUn bilan prestigieux …
En 10 ans, le d�partement Film on Four a produit 248 films � raison de 4000 � 5000 sc�narios �tudi�s chaque ann�e et a contribu� (investissements, pr�-ventes t�l�visuelles) � plus de la moiti� des films repr�sentatifs en Grande-Bretagne pour cette d�cennie. Une production �clectiqueLa production cin�matographique de Channel 4 couvre tous les genres :
le film fantastique
— "The Company of Wolves"
("La compagnie des loups",
Neil Jordan) —, le classicisme
— "A Room with a View" ("Chambre avec vue",
James Ivory) —,
le film d'illustration tr�s visuel mais supportant mal les limites du petit �cran
— "The Draughtsman's Contract"
("Meurtre dans un Jardin Anglais",
Peter Greenaway) —
et bien s�r la satire sociale et politique, les com�dies noires
de Stephen Frears
—"Walter",
"Prick up your ears",
"My Beautiful Laundrette", etc. —
ou de Mike Newell
—"Dance with a Stranger",
"The Good Father" —.
Une liste impressionnante que David Aukin, responsable des fictions de la cha�ne
relativise face � l'afflux de projets en qu�te de financement : � Une p�pini�re de talentsLa cha�ne priv�e a soutenu des r�alisateurs confirm�s comme John Huston ou Wim Wenders mais elle s'est surtout attach�e � r�v�ler de jeunes talents tant dans la r�alisation que le sc�nario (Chris Menges, Philip Ridley, Neil Jordan, Ian Softley, Mike Leigh, Mike Newell, David Leland, Terence Davies, …). Un laboratoire bouillonnant qui selon les dires de Stephen Frears a permis � de nombreux artistes de trouver leur voie. Une avalanche de r�compensesAu cours de cette d�cennie , les r�compenses se sont succ�d�es pour les productions marqu�es du sceau Channel 4 avec une apog�e en 1992-1993. 1992 : trois Oscars pour "Howard's End" de James Ivory et un Oscar pour le sc�nario de "The Crying Game" par Neil Jordan. 1993 : une s�lection au Festival de Cannes de quatre films produits ou co-produits par la cha�ne : "Raining Stones" de Ken Loach, "Naked" de Mike Leigh, "Friends" d'Elaine Proctor et "The Baby of M�con" de Peter Greenaway. Au-del� de l'impact m�diatique, ces r�compenses sont pour Channel 4 la reconnaissance de son action de sauvetage d'un cin�ma national tr�s affaibli.
(Duncan Petrie) … mais des objectifs pas toujours atteintsUne remise en cause de la politique des premiers filmsUne d�claration de David Aukin en
1993 r�sume la situation : � Sorties en salle + passage t�l�vis�Contrairement au principe �nonc� � la cr�ation de Film on Four, la contre-chronologie sortie en salles puis diffusion t�l�vis�e n'a pas toujours �t� appliqu�e : les premi�res productions du d�partement ("Walter" de Stephen Frears ; "P'Tang, Yang, Kipperbang" de Michael Apted) ont vu leur sortie en salles deux ans apr�s leur diffusion sur le petit �cran. Des d�tracteurs et des d�fenseursDes d�tracteurs ou l'antagonisme T�l�vision/Cin�maLa politique de production cin�matographique men�e par Channel 4 et David Rose est principalement accus�e :
Pour Daniel Toscan du Plantier,
une telle familiarit� entre les deux
genres est dangereuse : � Des d�fenseurs ou l'�mergence d'une nouvelle �conomie du filmAux arguments oppos�s ci-dessus � l'intervention de Channel 4 dans le secteur cin�matographique, les commentateurs r�torquent :
>Autrement dit, il y a crise de l'exploitation en salles mais non
crise de la consommation de films dont l'environnement, les ancillary
markets (les d�bouch�s secondaires) ne cessent de cro�tre : l'exploitation
d'un film en salle n'est plus qu'un moment de sa commercialisation, son
parcours se poursuivra sur les circuits hertziens, les r�seaux c�bl�s (pr�s de 2000
par an pour les cha�nes anglaises plus un millier pour la cha�ne satellite BskyB) et sur
le march� en plein boom des vid�ocassettes (un milliard de livres de recettes pour
l'ann�e 1992). Ainsi, le film
"Emerald Forest"
("La for�t d'�meraude", John Boorman) a gagn�
presque autant d'argent (24 millions de dollars) avec les cassettes qu'avec
l'exploitation en salles (20 millions de dollars). Cette exploitation t�l�visuelle
a conf�r� au film une dur�e de vie quasi-illimit�e, un d�lai d'amortissement
plus grand et une vraie valeur patrimoniale. D�sormais, le film se vend, se loue. Pour
Alan Jones : � Un �quilibre menac� ?D�s 1988, madame Margaret Thatcher a souhait� l'introduction de
la concurrence dans le secteur t�l�visuel britannique. �
Ces projets, formalis�s dans un Broadcosting Act, eurent pour principales cons�quences l'arr�t des investissements t�l�visuels dans la production cin�matographique. Premi�rement, dans le cadre de la proc�dure de mise aux ench�res des franchises d'ITV, chaque repreneur �ventuel devait remettre une enveloppe scell�e contenant la somme qu'il �tait pr�t � verser � l'�tat ainsi qu'une grille d�taill�e de programmes sur dix ans mais il ignorait s'il avait un ou des concurrents et le montant de leur offre. Avec pour cons�quences :
Deuxi�mement, la n�cessit� pour Channel 4 de se rapprocher de ses annonceurs et � terme restreindre sa libert� d'action dans la production cin�matographique. Le poids de la logique commerciale commence � se faire sentir : la cha�ne, jadis exp�rimentale qui plafonnait � 4% d'audience, adopte une programmation visant � maintenir d'importantes r�serves d'audience (culminant actuellement � 14%, son P.D.G Michael Grade vise les 17% pour les ann�es � venir) � l'aide de s�ries am�ricaines, de talk shows et rogne ses documentaires pour le passage de la publicit�. Colin McCabe d�nonce : �
(Duncan Petrie)
Il faudra que l'enfant
terrible de l'audiovisuel britannique surmonte ces imp�ratifs �conomiques pour que
survive un cin�ma national. Comment ? En restant fid�le aux atouts qui par le pass� ont
fait son succ�s : le pluralisme, la provocation, l'ouverture sur l'�tranger
avec des productions europ�ennes mais aussi am�ricaines et enfin l'innovation. Pour
Nicolas Fraser, responsable des achats et des projets europ�ens : � Autres liens |
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