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Le cin�ma britannique : �tat des lieuxUn cin�ma priv� d'autonomieUne production an�mi�e
Dans le m�me temps, la fr�quentation des salles n'a cess� de d�cliner pour atteindre son plus bas niveau en 1985 (55 millions de spectateurs) et effectu� depuis une remont�e spectaculaire, franchissant la barre des 107 millions de spectateurs en 1992. Toutefois, le march� int�rieur britannique reste insuffisant pour justifier les risques de productions nationales : depuis le d�sengagement en 1981 de la soci�t� Rank des activit�s de production, de la soci�t� Goldcrest (dont la majorit� du financement provenait de la City), on assiste � la disparition des investisseurs priv�s anglais. Cette absence de d�cideurs est soulign�e par le r�alisateur et producteur Don Boyd :
En outre, cette disparition des investisseurs priv�s a �t� acc�l�r�e par le d�mant�lement des syst�mes d'aides au cin�ma entrepris depuis 1979 par les gouvernements successifs de Madame Thatcher. Une politique men�e au nom des forces du march�, du lib�ralisme et qui selon l'�conomiste David Murell a cr��e le climat le plus d�favorable aux investissements cin�matographiques dans le monde occidental. La production de films, court ou long m�trage, est donc devenue de puis une d�cennie, l'apanage de ce qui �tait dans les ann�es 70 le satellite de l'Establishment commercial � savoir les cha�nes de t�l�vision (principalement le r�seau ITV, Channel 4 et la BBC) et les organismes para-gouvernementaux tels le British Film Institute et les Arts Councils R�gionaux qui produisent des films � petits budgets souvent con�us comme des produits de t�l�vision. Une domination am�ricaineL'Angleterre est un des pays europ�ens le plus durement touch� par le d�ferlement des films am�ricains dont les parts de march� sur son territoire atteignent 90% pour 120 millions de dollars de recettes. Cette domination am�ricaine est accentu�e par l'�tat des secteurs interconnect�s de la distribution et de l'exploitation. La Grande-Bretagne poss�de le plus petit nombre de salles en Europe : 628 multi-salles soit 1250 �crans. Un march� que domine cinq circuits : Warner Bros, UIP, Columbia Tri-Star, 20th Century Fox, Rank ; les quatre premiers propri�t� de majors hollywoodiennes. Ces circuits font peu pour la production locale mais ont une �norme influence sur le cin�ma anglais. Ils contr�lent un nombre important de salles, passant des accords d'exclusivit� pour la distribution des films am�ricains ; ils poss�dent donc un monopole virtuel sur l'exploitation des films et en contr�lent � grande �chelle l'acc�s aux salles favorisant le surbooking des blockbusters sur les �crans des grandes villes au d�triment des films � faible audience rel�gu�s dans les Art House Theaters, les salles d'art et d'essai, marginalis�es sur le march� int�rieur. Le 18 mai 1983, la Commission sur les Monopoles, reprenant ses conclusions de 1966 d�pose un rapport d�non�ant l'effet pernicieux de cette concentration en mati�re de distribution cin�matographique : le renforcement de l'oligopole aggrave la domination am�ricaine sur les �crans anglais et repr�sente une menace pour le pluralisme d'acc�s aux films et � la programmation. De plus, pour l'analyste Julian Pentley, la faiblesse de la production britannique, la difficult� de financement de ses films d�pendent en partie de ce qui se passe dans la distribution et l'exploitation :
En outre, malgr� la communaut� de langue, les films britanniques ont des difficult�s � p�n�trer le march� am�ricain o� ils sont consid�r�s comme des films �trangers confin�s aux circuits d'art et d'essai, parfois m�me doubl�s avant leur distribution. En 10 ans, seuls quinze films anglais ont d�pass� la barre des 10 millions de dollars de recettes, parmi eux : "Gandhi", "Chariots of Fire" ("Les chariots de feu"), "The Killing Fields" ("La d�chirure") et "A passage to India" ("La route des Indes"). Autant de films symboles du Picture Boom britannique du d�but des ann�es 80, autant de superproductions financ�es par les majors am�ricaines. Domination hollywoodienne sur les �crans mais
aussi colonisation des talents. Nombreux sont les techniciens, sc�naristes, com�diens,
metteurs en sc�ne britanniques qui se tournent d�finitivement vers les �tats-Unis. Parmi
les exemples les plus r�cents : les fr�res Scott,
Alan Parker
et Tony Richardson. Un
ph�nom�ne si inqui�tant que Mamoun Hassan,
ancien directeur de la National Film Finance Corporation (NFFC) a pu le qualifier de
� Un cin�ma plein de vitalit�
Ces propos du producteur David Puttnam soulignent que la d�cennie �coul�e a vu l'apparition d'une pl�iade de nouveaux talents d�montrant la grande capacit� de renouvellement du cin�ma britannique. Le maintien et le renouvellement d'une grande lign�e de com�diensDe nouveaux artistes nourris � la fois par le th��tre et la t�l�vision : Jeremy Irons, Jonathan Pryce, Rupert Everett, Gabriel Byrne, Helen Mirren, Emma Thompson pour n'en citer que quelques uns. La qualit� des sc�naristesLe cin�ma anglais a souvent exploit� la veine litt�raire ; nombre de ses films sont des adaptations de romans, de pi�ces de th��tre, de dramatiques t�l�vis�es, de bande-dessin�es. De plus, le th��tre, la t�l�vision et les organismes para-gouvernementaux tels que le National Film Development Fund (NFDF) ont men� une active politique d'oeuvres originales. Ces diff�rents facteurs combin�s ont apport� au cin�ma un grand nombre d'auteurs qui dans les ann�es 80 se sont r�v�l�s des artistes complets. � la fois sc�naristes de t�l�vision ou de cin�ma, romanciers, auteurs dramatiques, metteurs en sc�ne de leurs propres cr�ations � l'exemple de Terence Davies, Bill Douglas ou encore Derek Jarman. Une œuvre cin�matographique �clectiqueDans son ouvrage "Learning to Dream", le critique James Park d�gage trois types de films : ceux rattach�s au courant r�aliste, les films de genre d'audience internationale et enfin les films visionnaires, de po�sie.
Une diversit� qui t�moigne selon Chris Auty d'une absence de coh�rence esth�tique de ce cin�ma dans les ann�es 80 et en ce d�but des ann�es 90. Ce que confirme le r�alisateur Roland Joff� � qui l'on doit "The Killing Fields" ("La d�chirure"), "The Mission" ("Mission"), "City of Joy" ("La cit� de la joie") :
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