Programme TV du 13/05 au 19/05/2000

GRMBL de disque qui m'a laché, j'ai du tout refaire cette nuit, bon, on ouvre les yeux et qu'est ce qu'on voit? Une bien belle semaine, avec surtout sur Arte la diffusion des Proscrits de Sjöström LE film de la semaine, du mois, de l'année, à ne manquer sous aucun pretexte. Je sais, c'est muet, mais faites l'effort c'est le bon moment! Sinon, Cronenberg, Haneke, Pialat, Leigh, Verhoeven, de Heer, stooooop n'en jetez plus. De l'autre côté vous avez Van Damme, Seagal, Zidi, le choix devrait être vite fait. Seulement 28 films cette semaine, mais beaucoup de bons!

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CETTE SEMAINE

[samedi | dimanche | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | abbréviations]




SAMEDI

[samedi | dimanche | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | abbréviations]




Samedi 08h55 Canal+

L'OMBRE D'ANDERSEN
de Jannik Hastrup
1998 - 1h15 - Danemark - VF/VO ("H.C. Andersen og den skæve skygge")
avec : des dessins
-> Pas vu.



DIMANCHE

[samedi | dimanche | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | abbréviations]




Dimanche 20h40 Arte

LOULOU
de Maurice Pialat
1980 - 1h40 - France ("Loulou")
avec : Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Guy Marchand, Humbert Balsan, Bernard Tronczak, Christian Boucher, Frédérique Cerbonnet
-> ***

Loulou est le premier film de Pialat qui va rencontrer un certain succès dans les salles, pourtant son sujet est loin d'être plus "facile" que ses films précédents. Ici il ne s'agit pas d'un film prenant parti sur une classe sociale ou une autre, au début et à l'instar du personnage d'Huppert on est subjugué par le charisme, l'aura de liberté qui émane de Loulou (Depardieu, rarement un casting aura été aussi judicieux), en contrepoint le petit bourgeois André (Guy Marchand, excellent aussi) passe pour un crétin jaloux et violent. On est baigné dans le cliché, mais un cliché déjà atténué par la mise en scène de Pialat, autant les acteurs sont dirigés pour en rajouter un peu (normal, on a le regard de l'héroïne) autant la caméra, les plans, le découpage, viennent petit à petit démanteler cette vision trop simpliste, jusqu'à la révélation, scène magnifique où rarement un cinéaste a su aussi bien rendre compte d'illusions qui s'écroulent. On peut juste lui reprocher [SPOILERS] le coup de l'avortement, c'était pas forcément indispensable d'en rajouter dans le dramatique.



Dimanche 20h50 France 2

SECRETS ET MENSONGES
de Mike Leigh
1996 - 2h30 - Grande-Bretagne - VF ("Secrets & Lies")
avec : Timothy Spall, Phyllis Logan, Brenda Blethyn, Claire Rushbrook, Marianne Jean-Baptiste, Elizabeth Berrington, Michele Austin
-> ***

Mike Leigh arrive avec ce film a un certain équilibre, entre la comédie, le drame, et l'étude de quelques personnages représentatifs sans tomber dans la facilité. Surtout, c'est la comédie qui prend le dessus, même les moments les plus dramatiques sont finalement emportés par le ridicule des situations, un ridicule qui n'est pas provoqué, exagéré (ou alors à peine par le jeu de Brenda Blethyn), mais simplement naturel (la fameuse scène ou Brenda Blethyn affirme qu'elle n'a jamais couché avec un noir, un grand moment du film) et surtout traqué par la mise en scène de Leigh. Ce ridicule lui permet d'éviter les lourdeurs sur le racisme, les classes sociales, l'alcoolisme et autres joyeusetés, sans toutefois les éviter. Mike Leigh évite de s'apitoyer, évite le misérabilisme, il met en scène des conséquences plutôt que des actes et cela sans jamais "filmer de haut", on pourrait même sentir une certaine tendresse pour une certaine classe sociale, et pourtant Hortense vient balayer cette idée. Un Mike Leigh qui a su épousseter son cinéma de quelques idées reçues. Malheureusement, la version française proposée par France 2 n'est pas vraiment à la hauteur, et le jeu de Blethyn y perd beaucoup.



Dimanche 20h55 TF1

LE CINQUIÈME ÉLÉMENT
de Luc Besson
1997 - 2h15 - États-Unis - VF - CP ("The Fifth Element")
avec : Bruce Willis, Gary Oldman, Ian Holm, Milla Jovovich, Chris Tucker, Luke Perry, Brion James, Tom 'Tiny' Lister Jr., Lee Evans
-> *

C'est un film que l'on pourrait aisément descendre en flamme pour plein de raison. En fait c'est comme un gros sac de légo, au début on a une petite boite, puis deux, puis trois, on les range bien, puis une moyenne et deux et trois, et là on commence à tout mettre dans le même sac, on perd les plans et on se lance enfin dans l'aventure. C'est un peu ça qu'à fait Besson, plein d'idées essentiellement visuelles qu'il regroupe tant bien que mal (quoique, plutôt mal) dans le même film. Malheureusement il n'y a pas de liant, le scénario est quasi inexistant ou alors extrêmement mièvre (rhôôô les hommes y sont méchants WAR WAR, la scène la plus ridicule du film) et l'humour sensé alléger le tout est le plus souvent ras les pâquerettes, voire même chez les taupes, à la limite du supportable (Chris Tucker gagne la palme de la plus indigeste tête à claque de l'histoire du cinéma, comment ça j'exagère ?) Mais vous n'avez pas encore été confronté au mauvais goût de Luc Besson avec la scène de la diva, particulièrement vulgaire, ou encore aux erreurs scénaristiques parfois étranges (mais ou était la script?). Donc vous commencez à vous demander où j'ai trouvé des excuses, et bien d'abord sur les décors et quelques idées visuelles, Besson a su s'entourer d'artistes comme Moebius ou Mézières, le rythme du film est bien tenu (il n'y a pas de temps morts) et enfin il a fait de ses interprètes des guignols tout à fait réjouissants (Bruce Willis et Gary Oldman en particulier, et les bestiaux crétins sont assez réussis aussi, dommage qu'il n'en soit pas de même pour Jovovich). Et les faire habiller par Gaultier renforce ce côté un peu clownesque, pas désagréable. Dommage, par contre, qu'il les filme systématiquement de trop près (on pourrait parfois compter les points noirs de Willis). In fine, ce globiboulga d'idées est surtout un gros gâchis, déjà pas facile à avaler, mais alors à digérer...



Dimanche 23h20 TF1

ÉCHEC ET MORT
de Bruce Malmuth
1990 - 1h45 - États-Unis - VF - CP ("Hard to Kill")
avec : Steven Seagal, Kelly LeBrock, William Sadler, Frederick Coffin, Bonnie Burroughs, Andrew Bloch, Branscombe Richmond
-> o

Ah! Tiens, ça faisait longtemps que la face de moule n'avait pas fait une apparition sur nos écrans, on peut, au passage, remercier TF1 de penser à nous, on a failli s'ennuyer. Plus sérieusement (quoique) on a ici le prototype du film à vomir, tout est fait pour faire vibrer en vous la fibre paternelle et familiale histoire de vous donner envie d'aller acheter un flingue et de zigouiller ces salauds qui vont voir ce qu'ils vont voir rogndediu!! Bref, vous l'avez compris, rien de véritablement intéressant dans ce divertissement dominical dont TF1 se fait une spécialité, une chaîne qui a autant de valeur et d'éthique que ce film. Allez hop, asseyons-nous dessus.



Dimanche 00h05 France3

LES CHEMINS DE LA HAUTE VILLE
de Jack Clayton
1959 - 2h05 - Grande-Bretagne - VO ("Room at the Top")
avec : Laurence Harvey, Simone Signoret, Heather Sears, Donald Houston, Donald Wolfit, Hermione Baddeley, Allan Cuthbertson
-> **

C'est une peinture âpre de l'ambition et des dégâts irréparables qu'elle cause sur les autres, ici Laurence Harvey incarne l'arriviste prêt à tout, mais pas toujours capable de maîtriser ses désirs et de mesurer son ambition, le plus sombre est que ce n'est pas forcément lui qui en souffrira, ce qui, à l'époque avait beaucoup choqué. Comment peut-on traîner les ambitieux dans la , enfin voyons, vous n'y pensez pas!! Jack Clayton, metteur en scène du magnifique "Les innocents", se retrouve un peu pris entre deux feux, il se permet déjà bien des écarts avec un sujet aussi sensible, alors il décide de préserver sa mise en scène de la moindre originalité. Donc celle-ci est plutôt académique et pesante la plupart du temps. Sauf pour les extérieurs, refusant d'isoler ses personnages par un flou environnant il préfère conserver toute la netteté des décors et ainsi écraser ses héros du poids de leur environnement (l'Angleterre du nord et ses industries, des images qui feraient passer Thatcher pour un ange...) sans pour autant en faire une excuse à leurs actes, on retrouve ici un procédé employé par Kazan. Le film est un peu poussiéreux aujourd'hui, mais son interprétation vaut toujours le détour, Simone Signoret et son oscar, bien sûr, mais aussi le mégalo Laurence Harvey dont on oublie trop souvent la performance, pourtant très crédible.



LUNDI

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Lundi 14h45 France 3

ENTENTE CORDIALE
de Marcel L'Herbier
1939 - 1h50 - France ("Entente cordiale")
avec : Gaby Morlay, Pierre Richard-Willm, Victor Francen, André Lefaur, Junie Astor, Jacques Baumer, Jean Brochard, Jaque Catelain
-> **

C'est une reconstitution historique (les derniers instants de la reine Victoria) qui a plutôt bonne allure. Bien sûr il y a le poids de l'histoire, que L'Herbier se garde bien de trahir (il s'agissait de faire plaisir aux Anglais) et le faste de la reconstitution qui embourbe un peu le film dans les ornières de l'académisme (faut que j'arrête le pastis) Mais la caméra est mobile, les dialogues plutôt enlevés (bien que Guitry eut été bien plus caustique) et les interprètes tout à fait remarquables, Gaby Morlay en tête. On a donc un film sans véritable ambition artistique, plutôt utilitaire vu le contexte, mais tout à fait sympathique et qui vaut un petit coup d'oeil (ceci dit ça va quand même dépendre de la qualité de la copie, et en particulier du son, pas toujours audible).



Lundi 16h30 La 5ème

LA NUIT AMÉRICAINE
de François Truffaut
1973 - 1h55 - France ("La nuit américaine")
avec : François Truffaut, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Aumont, Valentina Cortese, Jean-Pierre Léaud, Dani, Alexandra Stewart
-> **

"La nuit Américaine" c'est avant tout un exercice de style d'une grande maîtrise, Truffaut connaît sa grammaire par coeur et nous conjugue son cinéma avec une passion telle qu'elle en est aveuglante et cache une histoire franchement un peu trop légère. Enfin quand je dis une histoire ce sont plutôt plusieurs historiettes, dont beaucoup me semble inspirées d'aventures de stars plus anciennes (d'ailleurs certains personnages semblent bien correspondre à ces stars), contés dans ces magazines qui font l'autre histoire du cinéma, celle des potins. Ce parallèle est quand même étonnant, entre ce qui se passe dans le film (le tournage) et le film dans le film, comme si Truffaut voulait souligner que le cinéma n'est qu'un reflet de la réalité, ça m'a toujours laissé plutôt pantois. À voir aussi pour ses interprètes de seconds rôles, il y en quelques-uns à guetter et ils sont vraiment biens, Menez et Stevenin par exemple.



Lundi 20h40 Canal+

ASTÉRIX ET OBÉLIX CONTRE CÉSAR
de Claude Zidi
1999 - 1h45 - France ("Astérix et obélix contre césar")
avec : Christian Clavier, Gérard Depardieu, Roberto Benigni, Michel Galabru, Claude Piéplu, Daniel Prévost, Pierre Palmade
-> *

Quels que soient les éventuelles qualités du film et notamment les effets spéciaux et les décors, tout à fait dans le style de la BD et tout à fait convaincants, quelque soit la ressemblance des acteurs et actrices avec les originaux en deux dimensions, on est très très loin de la BD justement. Dans l'oeuvre de Goscinny l'essentiel était dans les dialogues, les références, les clins d'oeil, les gags à répétitions (Haaa ces dialogues que l'on redécouvre quand on est un peu plus âgé), il n'en reste plus rien qu'une bouillie vulgaire, emmenée par un Clavier à la limite du supportable. Dommage pour Prévost, Piéplu, Benigni, Galabru et les autres qui méritaient mieux que ça. Perso je me contenterai de relire les BD, voilà, hmmm? Un poster de Laetitia Casta? Oui bon éventuellement on peut faire une petite concession... Combien le poster?



Lundi 20h45 Arte

LA VIE DE JÉSUS
de Bruno Dumont
1997 - 1h31 - France ("La vie de jésus")
avec : David Douche, Kader Chaatouf, Marjorie Cottreel, Genevieve Cottreel
-> Pas vu



Lundi 20h55 M6

LA DERNIÈRE CIBLE
de Buddy Van Horn
1988 - 1h40 - États-Unis - VF - CP ("The Dead Pool")
avec : Clint Eastwood, Patricia Clarkson, Liam Neeson, Evan C. Kim, David Hunt, Michael Currie, Michael Goodwin, Darwin Gillett
-> **

C'est parfois à la limite de la farce qu'Eastwood (via son cascadeur de prédilection Buddy Van Horn) va achever l'Inspecteur Harry, ici il le retrouve dans des aventures plus proches de la BD, beaucoup moins sérieuses, où l'inspecteur peut enfin se libérer du macho réac qui a fait son succès et tant de critiques (justifiées mais il faut rappeler que Callahan n'est pas un personnage à vocation positive ni chez Siegel ni dans les suites dirigées par Eastwood) et devenir un pendant des inspecteurs de série TV. Donc ça poursuit, ça cogne, ça cascade, c'est un film d'action rondement mené mais qui ne se prends pas au sérieux une seule seconde, et qui réserve à son inspecteur quelques scènes où il est bien ridicule.



Lundi 20h55 France 3

LE NOM DE LA ROSE
de Jean-Jacques Annaud
1986 - 2h10 - France, Italie, Allemagne de l'Ouest ("Le nom de la rose")
avec : Sean Connery, Christian Slater, Helmut Qualtinger, Elya Baskin, Michel Lonsdale, Volker Prechtel, Feodor Chaliapin Jr.
-> ***

C'est un film auquel beaucoup reproche d'avoir trahi le roman d'Umberto Eco dont il est adapté, pourtant cette adaptation parait correcte et même remarquable quand il s'agit de reconstitution et d'ambiance. Les interprètes sont parfaits (même Christian Slater, qui maintenant fait n'importe quoi), le rythme haletant et pourtant très posé, aussi posé que le personnage principal (avec cette excitation du scientifique qui s'approche de la vérité) et la rigueur de son enquête. C'est peut-être le véritable reproche que l'on peut faire au film, parfois trop centré sur sa star et son enquête policière. Alors que d'autres sujets comme l'inquisition auraient put être un peu plus mis en avant, mais ils font parfois figure de bouche-trou, c'est un peu dommage. Grand spectacle, pas un costume ne manque, tous les cailloux sont bien à leur place et l'histoire reste passionnante même quand on l'a vu et revu, du très bon travail auquel il manque juste une touche personnelle, Annaud est trop transparent et ses films manquent décidément d'une signature (rhââ, ce que Huston aurait fait d'un tel sujet...)



Lundi 22h25 Canal+

DANCE ME TO MY SONG
de Rolf de Heer
1998 - 1h50 - Australie - VF/VO ("Dance Me to My Song")
avec : Heather Rose, Joey Kennedy, Rena Owen, Phil MacPherson, Carmel Johnson, John Brumpton, Danny Cowles, Catherine Fitzgerald
-> ***

On peut se demander dans quelle mesure "Dance Me to My Song" est un film de Rolf de Heer et/ou de Heather Rose (jeune femme lourdement handicapée coscénariste et actrice principale du film) tant la vision, le regard sur sa vie parait novateur, nouveau plutôt, et personnel. On est loin, grâce à la sobriété de la mise en scène de Heer (dont il faut voir les autres films d'urgence), d'une représentation manichéenne (comme on l'a lu dans quelques critiques à la sortie du film) loin d'un schéma gentille handicapée contre méchante infirmière. L'intérêt du film, finalement, est de nous faire sentir le poids des regards, celui qu'on pose sur quelqu'un de visiblement handicapé, de différent, et en échange en quelque sorte Heer et Heather Rose nous proposent le regard qu'Elle a sur les autres et sur elle-même. Ainsi ils vont aborder au long d'une fiction (qui doit avoir des racines sérieusement ancrées dans la réalité et les souvenirs de Heather Rose) tous les problèmes liés au handicap en lui-même, aux relations entre Heather et son infirmière, et ses rencontres (excellent John Brumpton dans le rôle d'Eddy). Deux scènes paraissent un peu limites, l'une par sa construction en parallèle un petit peu grossière (mais j'aimerai bien la revoir avec le recul) l'autre c'est un épilogue assez surprenant mais qui m'a semblé tomber un peu à plat (à revoir aussi). Ce film est à la fois une leçon, plutôt un conseil, mieux connaître c'est mieux regarder (le voyeurisme est aussi abordé dans une scène remarquable, plutôt la différence entre un regard normal et un regard voyeur) mais aussi une sorte de cadeau, car c'est le regard d'Heather sur ceux et celles qui l'entourent, des choses qu'elles ne peut exprimer aussi justement et aussi finement avec son synthétiseur vocal.



Lundi 22h25 Arte

BENNY'S VIDEO
de Michael Haneke
1992 - 1h45 - Autriche - VO ("Benny's Video")
avec : Arno Frisch, Angela Winkler, Ulrich Mühe, Ingrid Stassner, Stephanie Brehme, Stefan Polasek, Christian Pundy, Max Berner
-> ***

Aussi froid que le meurtre dont Haneke nous rend témoin, c'est à peu près ce que j'ai ressenti en visionnant le film. Un adolescent baignant dans l'univers de la vidéo, fini par ne plus rien ressentir, accède à une sorte d'état second et, à la limite, est à peine conscient de sa propre existence, de la réalité. Là où Haneke réussi c'est qu'il ne juge pas, il se contente de montrer pratiquement avec la même distance qu'à l'adolescent avec son entourage. C'est en cela que "Benny's Video" me parait être le meilleur des films d'Haneke, il n'accuse pas, il constate, laissant libre le spectateur d'évaluer ses propos, il l'averti simplement. Dans ses deux films suivants Haneke choisira d'utiliser les moyens qu'il dénonce (71 fragments joue sur la continuité, et Funny Games joue (et triche) avec les manipulations de la continuité) pour appuyer sa thèse, moins convaincant parce que beaucoup plus accusateur, Haneke se fait plus juge et donneur de leçons, à mon avis. Pour revenir à des considérations plus techniques, il faut admirer la qualité et la précision de la mise en scène parfaitement en phase avec l'absence d'état d'âme du "héros" dont, finalement, il nous fait partager à tout moment le vide mental, remarquable et dérangeant, mais à prendre avec des pincettes pour éviter la généralisation.



Lundi 22h35 M6

LA CHAIR ET LE SANG
de Paul Verhoeven
1985 - 2h15 - Pays-Bas, Espagne, États-Unis - VF - CP ("Flesh & Blood")
avec : Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh, Tom Burlinson, Jack Thompson, Fernando Hilbeck, Susan Tyrrell, Ronald Lacey, Brion James
-> ***

Le film avec lequel Paul Verhoeven commença à faire parler de lui en dehors des Pays-Bas et de l'Europe. Je ne sais pas si le 16ème siècle ressemblait vraiment à ça jusque dans ces moindres détails, mais en tout cas il y a un réel effort de reconstitution. Costumes, armes, décors, et surtout les moeurs, les attitudes, tout contribue à recréer une ambiance tout à fait réaliste. Le plus étonnant reste le rythme du film, habituellement on construit avec deux ou trois points forts pour réveiller le spectateur, ici non, tout le film est fait sur la corde raide, la tension est constante et palpable. Ce ne sont que succession et alternance de morceaux de bravoures, d'horreurs commises sans l'ombre d'une hésitation et sans le moindre remord pour conséquence. Verhoeven restitue un 16ème siècle qui donc apparaît très réaliste car dépoussiéré de la moindre tentative de romanesque et de romantisme, des aventuriers apparaissant sans foi ni loi, et qui pourtant sont bien plus humain (et encore) que les seigneurs qui les pourchassent, l'amour est ici basé sur des relations violentes (au sens le plus fort) et les princes charmants ne font pas d'apparition par peur de voir leurs tripes sécher au soleil. Bruyant, furieux et truculent, "La chair et le sang" apparaît aujourd'hui comme un film assez unique sur cette période, un film difficile à classer et très dérangeant. (un détail *amusant*, on y apprend que la guerre bactériologique est plus ancienne qu'on ne le croyait)



MARDI

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Mardi 20h50 France 2

MILOU EN MAI
de Louis Malle
1989 - 1h50 - France ("Milou en mai")
avec : Miou-Miou, Michel Piccoli, Michel Duchaussoy, Bruno Carette, Paulette Dubost, Harriet Walter, Martine Gautier, Dominique Blanc
-> **

Faut quand même être un peu vicieux quand on tourne un film censé se passer en mai 68 pour aller conter les aventures d'une famille Bordelaise quelque peu bourgeoise, qui se retrouve dans la propriété familiale pour veiller la défunte et commencer à régler les problèmes d'héritage... Évidemment les remous de la révolution arrivent par les ondes, ainsi qu'un camionneur hilarant (interprété par Bruno Carette), et sèment un peu le trouble dans cette famille comme il faut. Certains seraient même tentés par la révolution sexuelle, rendez-vous compte. Louis Malle s'amuse, se moque, offre à ses acteurs de très bons dialogues, pleins de bons mots et de quelques piques aux 68ards qui ont un peu (beaucoup) tourné le dos à leurs principes et à ceux qui, de très loin, font semblant de s'engager. Dommage qu'il y ait Piccoli, enfin, pas l'acteur, mais son personnage Milou, qui aurait du servir de révélateur mais finalement n'a qu'un intérêt très limité (donner au film une dimension plus légère?) c'est embêtant car Louis Malle en a fait son point de ralliement, commençant et terminant ses scènes clefs avec lui, sans que l'on sache trop pourquoi.



Mardi 20h55 TF1

XXL
de Ariel Zeitoun
1997 - 1h50 - France ("Xxl")
avec : Gérard Depardieu, Michel Boujenah, Elsa Zylberstein, Gad El Maleh, Catherine Jacob, Gina Lollobrigida
-> o

Si XXL représente le poids du film en clichés et en gags éculés, alors je suis d'accord, c'est un bon titre. Ainsi cette comédie grasse et rance voudrait faire rire en confrontant les clichés juifs aux clichés auvergnats, qui, bien entendu, ont pour mêmes qualités de savoir gérer un patrimoine, économiser, et flairer les bonnes affaires. On case au passage quelques bons clichés bien xénophobes sur les asiatiques (avec Taxi 2 je vais finir par croire à une nouvelle mode). Je vous laisse deviner la suite et la fin elles ont déjà été écrites des dizaines de fois dans bien d'autres films et avec beaucoup plus de talent : Woody Allen réussi cette *confrontation* à tous les coups, et même Louis de Funès n'avait pas manqué son Rabbi Jacob, même quand il patauge dans le Chewing-gum ça reste 100 fois plus fin que ce film de série, très pénible et finalement soporifique, où Depardieu rappelle quand même qu'il faudrait pas oublier de lui acheter son pinard.



Mardi 21h50 Arte

TOKYO SKIN
de Yukinari Hanawa
1996 - 1h29 - Japon - VO ("Kokyo Kyodai")
avec : Mika Takahashi, Yukio Yamato, Ali Ahmed, Xiu Jian
-> Pas vu.



MERCREDI

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Mercredi 08h30 Canal+

L'ESPION AU CHAPEAU VERT
de Joseph Sargent, Henry W. George
1966 - 1h35 - États-Unis - VF/VO ("The Spy in the Green Hat")
avec : Robert Vaughn, David McCallum, Leo G. Carroll, Janet Leigh, Letícia Román, Jack Palance, Ludwig Donath, Joan Blondell
-> (P)

La série dont est tiré le film (qui est une sorte de super épisode) était déjà, en elle-même, relativement satirique, même si avec le succès cet aspect satirique est devenu un plus sérieux fond de commerce. Quand au film, c'est pratiquement une satire de la satire, parfois complètement délirant, avec son trio d'acteurs connaissant leur rôle et leurs mimiques sur le bout des doigts, ses guest-stars (tout de même, Joan Blondell, Janet Leigh, Jack Palance), sa vision politique est/ouest complètement hilarante et ses gadgets rigolos qui pourraient renvoyer James Bond aux oubliettes les plus proches. Bref, vous avez compris, c'est un OVNI pas franchement indispensable, filmé assez souvent la caméra de travers avec des décors assez ahurissants et concentrés dans des cadres très réduits. Mais c'est assez bien fait, il faut dire que Joseph Sargent est un honnête artisan (quand même réalisateur de "The Forbin Project" et surtout "Les pirates du métro") et qu'il connaît bien la série pour en avoir mis en scène quelques épisodes. C'est en tout cas le meilleur des 3 films (en fait 2 films, car le troisième est une arnaque grave, genre collage d'épisodes assez pathétique) et de loin le plus drôle, toujours dans la caricature et parfois jusqu'à l'absurde. (le second auquel on peut jeter un oeil sans risque, "Les tueurs au Karaté" quel titre tout de même, a été réalisé un an plus tard)



Mercredi 21h00 Canal+

AINSI VA LA VIE
de Forest Whitaker
1998 - 1h50 - États-Unis - VF/VO ("Hope Floats")
avec : Sandra Bullock, Harry Connick Jr., Gena Rowlands, Mae Whitman, Michael Paré, Cameron Finley, Kathy Najimy, Bill Cobbs, Connie Ray
-> o

Difficile de croire qu'il s'agit du même Forest Whitaker, celui qu'on connaît comme acteur, certes son premier film "Waiting to Exhale" était déjà loin d'être extraordinaire, c'était même déjà bien gluant et écoeurant d'eau de rose. Mais là, malgré un début assez tonitruant qui égratigne savamment certaines émissions télévisées, on retombe encore plus bas, encore plus plat surtout. Rien, pas de relief, c'est aussi lisse et intéressant qu'une toile cirée neuve. Que ce soit les relations entre Sandra Bullock et le bellâââtre Harry Connick Jr. ou encore entre SB et Gena Rowlands, il n'y a rien, les batteries sont désespérément vide alors que le potentiel de départ était élevé. Un ratage total, et ça me fait mal de le dire (et ça fera bien rire Daniel) mais Sandra Bullock y est nullissime, heureusement elle ne sombre pas seule, même Gena Rowlands est contrainte à cabotiner (et c'est vite agaçant) quand à Harry Connick Jr, à part avoir l'air gentil... rien. Bref, passons.



Mercredi 23h00 Canal+

SLAM
de Marc Levin
1998 - 1h40 - États-Unis - VO ("Slam")
avec : Saul Williams, Sonja Sohn, Bonz Malone, Lawrence Wilson, Beau Sia, Andre Taylor, Marion Barry Jr., Rhozier Brown
-> **

Marc Levin est avant tout un documentariste, et c'est un des points faibles du film, il se cherche un style, une identité. Deux acteurs non professionnels, du Slam (mélange de rap, de tchatche de poésie, c'est assez indescriptible et très impressionnant, et je suis à peu près sûr qu'il n'y aura pas de VF, impossible) et une histoire d'innocent qui était au mauvais endroit au mauvais moment. L'idée du film et ses auteurs débordent de sincérité, la parole, la tchatche, est plus forte que les flingue, enfin, elle pourrait l'être et c'est ce que cherche à montrer le film. Malheureusement avec beaucoup trop de naïveté et surtout des interprètes qui ne sont convaincant que pendant les scènes de Slam. Le résultat c'est qu'on y croit pas une seule seconde, ce qui est relativement contraignant pour une fiction qui se veut des allures de documentaire (surtout avec ses séquences en caméra à l'épaule alternées avec des séquences plus classiques). Étonnant que ce film, honnête mais plutôt raté, ait eu le prix à Sundance, ou alors c'est moi qui suis complètement passé à côté, mais sincèrement les choses ne m'ont pas l'air aussi simples que Marc Levin et ses interprètes voudraient nous faire croire.



JEUDI

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Jeudi 08h30 Canal+

LES TAUDIS DE BEVERLY HILLS
de Tamara Jenkins
1998 - 1h25 - États-Unis - VF/VO ("Slums of Beverly Hills ")
avec : Natasha Lyonne, Alan Arkin, Bryna Weiss, Marisa Tomei, Charlotte Stewart, Eli Marienthal, David Krumholtz, Kevin Corrigan
-> **

Un film sur une famille (qui sent assez fort l'autobiographie vu le peu de place laissée aux deux fils) en difficulté, impossible pour eux de se stabiliser géographiquement et surtout psychologiquement pour la fille de la famille en plein passage à l'adolescence, pour le père qui sort d'un divorce. Par peur d'en faire un film rien que pour elle, une sorte de séance de psy, Tamara Jenkins essaye de nourrir son histoire de légèreté, insister sur le comique des situations, mais c'est un exercice difficile dont elle ne se sort pas, ça n'est jamais vraiment drôle. Du coup, en ayant peur d'être trop lourde, Tamara Jenkins devient superficielle et son histoire assez platement filmée n'a plus grand intérêt. Pourtant ça se laisse regarder.



Jeudi 20h40 Canal+

POLA X
de Leos Carax
1999 - 2h10 - France, Allemagne, Japon, Suisse ("Pola x")
avec : Guillaume Depardieu, Yekaterina Golubyova, Catherine Deneuve, Delphine Chuillot, Laurent Lucas, Mihaella Silaghi
-> *

Franchement je n'ai pas trop compris où Carax voulait en venir, certes les images sont parfois étonnantes voire même fulgurantes, aussi travaillées que possible (même si à certains moments, des scènes ne sont pas à leur place, et quelque soit la façon de les filmer elles seront toujours ridicules). Mais cette histoire d'artiste cocooné qui prends soudain conscience qu'il y a un autre monde, difficile, là dehors, est traité avec une telle naïveté que ça laisse pantois. Pire, petit à petit on a l'impression (à mon humble avis ça se vérifie aisément) que le personnage de Depardieu (fils) ressemble de plus en plus à Carax et à son parcours, en fait ce dernier fini par se filmer en train de croire ou d'essayer faire croire qu'il évolue vers un art plus utile. Bref, c'est finalement très nombriliste alors que c'était censé nous faire tourner le regard vers les Balkans, y'a quelque chose qui cloche.



Jeudi 20h55 France 3

CONTRE-ENQUÊTE
de Sidney Lumet
1990 - 2h20 - États-Unis - VF ("Q & A")
avec : Nick Nolte, Timothy Hutton, Armand Assante, Patrick O'Neal, Lee Richardson, Luis Guzmán, Charles Dutton, Jenny Lumet
-> ***

On dit souvent de Sidney Lumet qu'il est un metteur en scène assez irrégulier et qui tourne un peu n'importe quoi, c'est assez vrai, on dit aussi de Nick Nolte qu'il est un acteur monolithique et qui tourne un peu n'importe quoi, c'est vrai aussi. Mais au début des années 90 Lumet a signé un polar extrêmement sombre, et a trouvé en Nick Nolte l'interprète idéal pour un flic brutal, raciste et sans éthique, sujet dont Lumet raffolait à cette époque. Mais comme souvent chez lui, le film souffre d'une mise en scène un peu trop académique, un manque certain d'ellipses et de raccourcis qui auraient sans aucun doute allégé le film (déjà lourd et imposant par le poids de son ambiance et de son sujet, et je ne parle pas de la présence de Nick Nolte, excellent, si si j'insiste). Reste un constat noir et sans concession qui va plus loin que la remise en cause d'une police pourrie, car ce sont tous les rouages de la justice américaine, basée sur le chantage, la délation et l'espionnage, qui sont jetés au tapis. Et quand on est aussi lucide devant de tels fonctionnements c'est tout un système que l'on remet en cause. Ce n'est pas une première, ni une surprise, de la part de Lumet, son "12 hommes en colère" reste encore un modèle de dynamitage d'un système foireux, "Serpico", "La colline", "Network" lui auraient valu la corde du temps de Mac Carthy. Alors devant un film Hollywoodien aussi peu Hollywoodien (Lumet a pris soin de ne ménager aucune porte de sortie, aucune issue de secours) on peut supporter aisément quelques lourdeurs de mise en scène, et continuer à espérer retrouver des films comme "Les hommes du président", "Les 3 jours du Condor", "Une après- -midi de chien", etc. Ces films à gros budgets et relativement subversifs me manquent.



Jeudi 23h55 Arte

LES PROSCRITS
de Victor Sjöström
1918 - 1h10 - Suède ("Berg-Ejvind och hans hustru")
avec : Edith Erastoff, Nils Ahrén, Artur Rolén, Victor Sjöström, Jenny Tschernichin-Larsson, John Ekman
-> ****

C'est certainement l'un des plus méconnus des chefs-d'oeuvre du muet, et d'un siècle de cinéma par la même occasion. Victor Sjöström grand metteur en scène plus connu pour "La charrette fantôme" et le sublime et poignant "Larmes de clown" (film que je ne peux citer sans un frisson dans le dos) a adapté en 1917 l'oeuvre d'un dramaturge Islandais en l'épurant de tout son côté théâtral. Ici les paysages Islandais, d'une beauté inouïe, sont filmés comme s'ils étaient l'un des principaux protagoniste de cette tragédie. une lumière magnifique, des procédés cinématographique d'avant garde (des flash-back) une mise en scène et une direction d'acteur qui interdit au drame, au mélodrame même, de sombrer dans la facilité et le larmoyant, mais pas la moindre concession à la facilité (pas de romanesque ou d'exotisme déplacé). Une autre qualité, et pas des moindres (même si à cette époque la norme d'un long métrage tournait autour d'une heure) c'est la concentration de la narration, pas de longueur, pas de temps perdu, il y a beaucoup à dire et tout sera dit, parfois en un seul plan, en à peine plus d'une heure, c'est remarquable. Tout concours à faire de ce film rarissime une oeuvre qu'il faut absolument voir et revoir (et enregistrer, vous ne le regretterez pas). Notez par ailleurs qu'il s'agit d'une version récemment restaurée, et qu'il serait particulièrement génial que les teintes d'origine aient été retrouvées (la copie originale avait été en partie teintée par Sjöström) et ce serait carrément du délire (hum) si la musique d'accompagnement était les partitions de Sibelius que Victor Sjöström avait imposé à l'époque. Bref, grande soirée sur Arte, hautement recommandé!



VENDREDI

[samedi | dimanche | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | abbréviations]




Vendredi 21h00 Canal+

LÉGIONNAIRE
de Peter McDonald
1998 - 1h35 - États-Unis - VF/VO ("Legionnaire")
avec : Jean-Claude Van Damme, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Steven Berkoff, Daniel Caltagirone, Nicholas Farrell, Ana Sofrenovic
-> *

Effectivement, et comme on me l'avait dit, il y a dans ce film la simplicité d'un épisode de serial ou d'une série B sans ambition. Un film d'action simpliste et direct, mais plutôt inoffensif. Pas de quoi fouetter un chat (quelle idée de toute façon). Le problème c'est que le metteur en scène, Peter McDonald (en fait Van Damme aurait certainement pu cosigner le film tellement son influence sur le tournage est importante) a trop de moyen, il aurait le budget d'une véritable série B il serait bien obligé d'être un peu plus sobre. Mais là, c'est la débauche d'effets visuels et sonores inutiles, qui saoulent vite les spectateurs les plus aguerris. Mais le plus dur est encore à faire, il faut aussi se peler Van Damme *acteur*, et espérer le voir jouer convenablement, autant se poster devant un menhir et attendre qu'il parle (de plus les experts vous démontreront que ses chorégraphies sont très moyennes, et moi-même je suis étonné que l'on puisse considérer ses concours de grand écart comme des chorégraphie). En tout cas c'est toujours mieux que deux heures de kickboxing autour de l'éternel ring plein de sueur...



Vendredi 23h35 France 3

CRASH
de David Cronenberg
1996 - 1h45 - Canada, États-Unis - VF ("Crash")
avec : James Spader, Holly Hunter, Elias Koteas, Deborah Unger, Rosanna Arquette, Peter MacNeill, Yolande Julian, Judah Katz
-> ***

C'est assurément un film qui ne peut pas plaire à tout le monde (d'ailleurs c'est l'essence même du cinéma et de l'attitude de Cronenberg on dirait qu'il cherche sciemment à *déplaire*). Fort de sa virtuosité et de sa maîtrise technique (surtout dans la lumière et le rythme de ses films) Cronenberg est passé maître dans l'art de restituer et de créer les ambiances les plus glauques, les plus froides, et finalement les plus inhumaines. Il choisit donc de mixer son obsession de la perversion de la chair (et cette idée d'une pornographie des organes internes) et la quête désespérée du plaisir contée par Ballard dans son roman Crash. Le film est surtout très dérangeant (pas forcément choquant) et donc on peut dire qu'il atteint son but: Vous pouvez trouver les petits jeux erotico-pervers des protagonistes irresponsables et vides de sens, et ils le sont parce que voués à l'échec, c'est l'un des propos du film et c'est ce qui le rend si difficile. Impossibilité de s'identifier aux personnages, aussi déshumanisés que le monde dans lequel ils évoluent (encore un point clef du cinéma de Cronenberg, le No-Mans-Land). J'en veux pour preuve l'effroyable banalité, et aussi l'insoutenable réalisme avec lequel Cronenberg filme les accidents, les crashs, rien de spectaculaire (on est loin des cascades de Rémi Julienne), de simples accidents mornes et épurés de tout spectaculaire, jusqu'à la nausée. Pour ceux qui n'accrocheraient pas à ces élucubrations, il reste la formidable technique, le soin apporté aux images, aux plans, ce rythme morne maintenant un perpétuel inconfort, les accords glaçants d'Howard Shore (encore une BOF remarquable), ces interprètes à contre-emploi (enfin, pas vraiment pour le génial et trouble Elias Koteas), une leçon de cinéma et de mise en scène millimétré, parlante jusque dans ses plus petits détails. Question, le film passera-t-il en VF ou en VO, les programmes sont contradictoires.



Vendredi 00h25 Canal+

PÊCHE PARTY
de Christopher Cain
1997 - 1h35 - États-Unis - VF ("Gone Fishin'")
avec : Joe Pesci, Danny Glover, Rosanna Arquette, Lynn Whitfield, Willie Nelson, Nick Brimble, Gary Grubbs, Carol Kane, Jenna Bari
-> o (P)

Rien que le titre, déjà, j'aurais du m'en douter. Un colossal navet, des gags usés jusqu'à la corde, des acteurs mous (Glover) et pénibles (Pesci insupportable) qui en font des kilomètres sans se poser de question. Pour bien finir le portrait du film, une mise en scène inexistante ("On tourne" blablablablabla "c'est bon z'avez fini? je peux couper?"), et surtout un record de mauvaises idées scénaristiques, un vrai record qui pourrait propulser ce nanar improbable au top 50 des films les plus crétins, pas si loin derrière les pires comédies anglaises et italiennes des années 60/70, si si, même Pécas et Clair peuvent se faire du soucis, on en sera sur dans quelques années, mais il semblerait que la relève arrive.



Vendredi 00h35 Arte

LE SONGE DE LA LUMIÈRE
de Víctor Erice
1992 - 2h25 - Espagne - VO ("El Sol del membrillo")
avec : Antonio López García, Marina Moreno, Enrique Gran, María López, Carmen López, Elisa Ruiz, José Carretero, Amalia Aria
-> Pas vu.



ABBRÉVIATIONS

[samedi | dimanche | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | abbréviations]



VO
Version Originale (forcément sous-titrée, les sous-titres sont obligatoires en France pour les versions originales)
VF
Version française
CP
Coupures publicitaires
o
À fuir
*
Z'êtes sur qu'il y a rien d'autre ?
**
Éventuellement
***
À voir
****
Indispensable
(P)
Psychotronique -> C'est un concept, rien à voir avec la qualité, non, c'est un truc de curieux ou de barbares.
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