Programme TV du 11/12 au 17/12/1999

Y'EN a des choses cette semaine, Noël approche, et j'ai toujours pas d'idée de cadeau non plus. Alors on ne rate surtout pas le film anti-coco de canal, sinon il y aura des sanctions, et on continue à profiter des deux bons cycles de la télé nationale (James Mason et Audrey Hepburn tout de même). Sinon, c'est l'avant dernier programme avant la pause hivernale (reprise vraisemblablement le 12 ou 13 janvier, enfin, on verra ça la semaine prochaine). Passons aux choses sérieuses:

(en passant, z'avez vu ? Le dénommé Fred Loukass a commencé sur frcd une nouvelle session du jeu, dur) (en repassant, je me demande combien de fois j'ai dis "impressionnant" et "étonnant" dans ce programme, ami lecteur tu pardonneras la pauvreté de mon vocabulaire mais il faut faire vite)

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CETTE SEMAINE

[samedi | dimanche | lundi | mardi | mercredi | jeudi | vendredi | abbréviations]




SAMEDI

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Samedi 08h20 Canal+

LA FEMME DU PASTEUR
de Penny Marshall
1996 - 2h00 - États-Unis - VF/VO ("The Preacher's Wife")
avec : Denzel Washington, Whitney Houston, Courtney B. Vance, Paul Bates, Gregory Hines, Jenifer Lewis, Loretta Devine
-> Pas vu.

Remake du sympathique film de Koster.



DIMANCHE

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Dimanche 20h40 Arte

LE CHEF DE GARE
de Sergio Rubini
1990 - 1h30 - Italie - VF ("La Stazione")
avec : Sergio Rubini, Margherita Buy, Ennio Fantastichini, Michel Rocher, Beppe Tosco, Jean Herbert
-> **

Cette comédie de Sergio Rubini, à la fois acteur et réalisateur, est plutôt réussie, surtout l'ambiance de la petite gare perdue et le duo de personnages dont la situation fort romantique (Capra en aurait fait un chef d'oeuvre) est désamorcé par le saugrenu de la situation ou, plus tard dans le film, par les évènements. Dommage que l'on se surprenne de temps en temps à regarder si l'on est pas assis au théâtre, le film souffre de ne pas être suffisament... Cinématographique.



Dimanche 20h50 TF1

AMOUR ET CONFUSIONS
de Patrick Braoudé
1997 - 1h55 - France - CP ("Amour et confusions")
avec : Kristin Scott Thomas, Patrick Braoudé, Valeria Bruni Tedeschi, Gérard Darmon, Jeanne Moreau, Jules-Edouard Moustic
-> o

Impressionnante série de cliché, que dis-je, un véritable dictionnaire du poncif et du déjà-vu. Si ça n'était pas quelques apparitions amusantes on aurait vite fait de s'endormir. En résumé (et je parie que Daniel peut faire plus court) c'est mauvais et c'est sur TF1, donc on évite.



Dimanche 20h55 France 2

JUSTE CAUSE
de Arne Glimcher
1995 - 1h45 - États-Unis - VF ("Just Cause")
avec : Sean Connery, Laurence Fishburne, Kate Capshaw, Blair Underwood, Ed Harris, Christopher Murray, Ruby Dee
-> *

Une petite étoile pour Sean Connery, Laurence Fishburne et Ed Harris. Le scénario c'est du déjà-vu, coupable, non-coupable, procès, flic bien pourri, flic gentil, avocat paternaliste, etc. Et pour la fin, bof, c'est gros et bêtement complaisant.



Dimanche 22h55 TF1

LE SILENCE DES AGNEAUX
de Jonathan Demme
1991 - 2h05 - États-Unis - VF - CP ("Silence Of the Lambs")
avec : Jodie Foster, Anthony Hopkins, Lawrence A. Bonney, Kasi Lemmons, Lawrence Wrentz, Scott Glenn, Anthony Heald, Frankie Faison
-> ***

C'est le début d'une longue série, bien sur le genre existait déjà (L'éventreur d'Alfred Hitchcock, Target de Bogdanovich) mais le film de serial killer allait devenir très à la mode (et ça continue encore aujourd'hui). Si "Le silence des agneaux" fait parti des meilleurs du genre c'est plus par son originalité que le fait qu'il soit le premier d'une série. Généralement le film se focalise sur le tueur, ici, Jonathan Demme et Ted Tally ne se sont pas attachés à ce personnage mais à une jeune enquêtrice que l'on devine manipulée et à un impressionnant criminel, le personnage de Lecter, qui doit beaucoup à l'interprétation d'Anthony Hopkins, toujours au bord du cabotinage mais sans jamais prendre la place de son personnage, in fine il joue à merveille un criminel cabotin, ce qui le rend d'autant plus crédible et flippant. C'est là que le film est troublant, quel est le sujet ? En effet si le spectateur s'identifie à l'enquêtrice, personnage normalement intouchable et confortable, il est soumis lui aussi aux questions de Lecter et se retrouve, comment dire, assis par terre... La faiblesse du film est d'avoir rejoint, sur la fin, une trame plus classique, de ce fait la dernière demi-heure est beaucoup moins intéressante. Mais bon, on va pas bouder pour ça, plutôt sur le fait qu'il est diffusé sur TF1.



Dimanche 00h05 France3

DERRIÈRE LE MIROIR
de Nicholas Ray
("Bigger Than Life")
avec : James Mason, Barbara Rush, Walter Matthau, Robert F. Simon, Christopher Olsen, Roland Winters, Rusty Lane, Rachel Stephens
-> *** (M)

Ne vous focalisez pas sur la cortisone et ses effets secondaires, ce n'est qu'un truc donc Ray se sert pour révéler la vrai nature de l'Américain moyen (le titre français est d'ailleurs très éloquent). Si l'on en croit Nicholas Ray, l'américain moyen, celui dont le foyer est un reflet de la publicité, celui qui boucle ses fins de mois avec un second boulot, celui qui ne parle que de la pluie du base ball et du beau temps, cet américain cache un fasciste en puissance. Un sujet fort que Ray maîtrise parfaitement, le film est une mine de mise en scène. L'utilisation de la maison, avec cet escalier permettant à Ed Avery de dominer les autres, les différentes pièces qui sont autant de refuges selon les situations, l'utilisation des objets (comme chez Lubitsch) est ici très impressionnante, il en abuse presque. Tout dans la maison ou dans le jardin devient signifiant, l'action hors champs, l'état mental d'un des protagonistes ou encore la tension entre deux caractères est souvent réduite à un plan sur un objet. "Derrière le miroir" a néanmoins quelques défauts, curieusement (pour un cycle Mason) l'interprétation de ce dernier est parfois un peu limite, il en rajoute beaucoup, le personnage de sa femme est interprété mollement par Barbara Rush (il faut dire qu'elle n'est pas passionnante à jouer).



LUNDI

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Lundi 16h35 La 5ème

LE CHAT ET LA SOURIS
de Claude Lelouch
1975 - 1h50 - France ("Le chat et la souris")
avec : Michèle Morgan, Serge Reggiani, Philippe Léotard, Philippe Labro, Valérie Lagrange
-> ?

Complètement oublié, mais alors complètement.



Lundi 20h40 Canal+

THE FULL MONTY - LE GRAND JEU
de Peter Cattaneo
1997 - 1h32 - Grande-Bretagne - VF/VO ("The Full Monty")
avec : Robert Carlyle, Mark Addy, William Snaper, Paul Barber, Hugo Speer
-> ***

Tout en restant dans une certaine tradition du cinéma Anglais (on peut même parler de genre: le cinéma social), Peter Cattaneo construit une sympathique comédie, sans prétention (ce qui là rends bien plus légère et digeste) très bien rythmée (donc sans longueur), et dirige ses acteurs (Carlyle impressionnant) avec beaucoup de talent. Certaines scènes sont déjà d'anthologie (et malheureusement dans la bande annonce, rien de tel pour écoeurer) notamment celle où, faisant la queue, ils se laissent prendre par le rythme. J'aime bien y revenir à cette scène car elle est très représentative du film, un grand soin est apporté au mouvement de la caméra, progressif comme le mouvement naissant des protagonistes, et tout sous le regard de Carlyle, qui à ce moment là n'est autre que le metteur en scène lui-même. Une scène très touchante et très juste, Cattaneo évite avec brio le pathos et même le vulgaire (pourtant il prends quelques risques sur le sujet :)



Lundi 20h45 Arte

LEA
de Ivan Fila
1996 - 1h35 - Tchécoslovaquie, Allemagne - VO ("Lea")
avec : Lenka Vlasáková, Christian Redl, Hanna Schygulla, Miroslav Donutil, Tereza Vetrovská
-> o

Aïe aïe aïe, tout ce qui est parfois reproché à la leçon de piano de Jane Campion (souvent à tort amha) est ici bien présent mais multiplié par 1000, que dis-je, à la puissance 1000... Quel navet. Enfin, au moins jusqu'à la moitié, après j'ai décroché.



Lundi 20h55 M6

BEIGNETS DE TOMATES VERTES
de Jon Avnet
1991 - 2h15 - États-Unis - VF - CP ("Fried Green Tomatoes")
avec : Kathy Bates, Mary Stuart Masterson, Mary-Louise Parker, Jessica Tandy, Gailard Sartain
-> **

Sympathique chronique qui, certes, fleure bon l'Hollywoodien mais qui a oublié d'être con tout du long. Donc on a droit à quelques surprises, la mise en scène est tout à fait honorable, surtout dans sa double narration (on peut pas dire que Jon Avnet fasse des étincelles mais il a quand même trouvé un équilibre entre trop et trop peu). Mais c'est surtout l'interprétation (essentiellement féminine) qui vaut le détour. On regrettera simplement que les scénaristes ne soient pas allés plus loin sur certains points. Un petit film pas transcendant mais sympathique et pas trop con, ce qui est assez rare dans ce genre dont Hollywood est friand.



Lundi 22h30 Arte

MADAME BOVARY
de Jean Renoir
1934 - 1h40 - France ("Madame bovary")
avec : Valentine Tessier, Pierre Renoir, Robert Le Vigan, Alice Tissot, Pierre Larquey
-> *

Je n'en ai plus qu'un souvenir assez lointain, mais j'avais noté qu'à part quelques éclairs de mise en scène, le film était ennuyeux au possible. Peut-être un jour verra-t-on le montage original et peut-être changera-t-on d'avis. Dans l'immédiat, si vous avez du mal à vous endormir, le jeu très théâtral des comédiens vous aidera certainement.



Lundi 22h40 Canal+

UNE MINUTE DE SILENCE
de Florent Emilio Siri
1998 - 1h30 - France, Belgique ("Une minute de silence")
avec : Jean-Yves Chatelais, Benoît Magimel, Alexander May, Bruno Putzulu, Andrea Schieffer
-> Pas vu.



Lundi 23h05 France 3

LES MILLES MERVEILLES DE L'UNIVERS
de Jean-Michel Roux
1997 - 1h20 - France ("Les milles merveilles de l'univers")
avec : Tchéky Karyo, Julie Delpy, Féodor Atkine, Chick Ortega, Maria de Medeiros
-> ?

Je crois avoir essayé de le voir sur Canal+, mais je suis à peu près sur d'avoir dormi. Mais j'en ai pas forcément un mauvais souvenir pour le peu que j'en ai vu, enfin, si on fait abstraction de Tchéky Karyo. Allez, je retente.



MARDI

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Mardi 20h50 TF1

OCTOPUSSY
de John Glen
("Octopussy")
avec : Roger Moore, Maud Adams, Louis Jourdan, Kristina Wayborn, Kabir Bedi, Steven Berkoff
-> (P)

Un Bond qui vaut son pesant de cacahuètes, peut-être le plus ridicule de tous, mais au moins ça fait rire, c'est déjà. Quand on y pense, on se demande ce qui a bien pu passer par la tête de la directrice de casting (un coton tige ?) : Louis Jourdan dans le rôle de Kamal Khan, on croit rêver, et Maud Adams (Octopussy un nom qui fait irrémédiablement penser à un monstre de foire, faite le rapprochement avec faux semblant et vous verrez ce que je veux dire) aussi expressive que Roger Moore, en fait j'ai l'impression de regarder un couple de savonnette au bord du lavabo (tomberont, tomberont pas ?) Bref, on va pas y passer la soirée, pour amateurs de gadget et d'humour à deux balles. Euh, j'oubliai, au début y'a un clown, ça fait très peur, sérieux j'aime cette scène, mais c'est ma clownophobie, alors...



Mardi 20h55 France 2

NOUS IRONS TOUS AU PARADIS
de Yves Robert
1977 - 1h55 - France ("Nous irons tous au paradis")
avec : Jean Rochefort, Claude Brasseur, Guy Bedos, Victor Lanoux, Danièle Delorme, Marthe Villalonga, Jenny Arasse
-> ***

Vous pouvez reprendre le commentaire de la semaine dernière pour "Un éléphant ça trompe énormément" ça marche ici aussi. Peut-être peut on noter que Rochefort est un peu plus dilué dans la bande des 4, que le ton est nettement plus burlesque, c'est un peu plus drôle malgré quelques scènes dramatiques toujours surprenantes.



Mardi 22h25 Canal+

LE ROI DES ROIS
de Nicholas Ray
1961 - 2h35 - États-Unis - VF/VO ("King of Kings")
avec : Jeffrey Hunter, Siobhan McKenna, Hurd Hatfield, Ron Randell, Viveca Lindfors, Rita Gam
-> ** (P)

Un film qui vous laisse assis entre deux chaises, on navigue constamment entre le bon et le mauvais. Musique dégoulinante, imagerie naïve, voilà pour le mauvais, mouvements de caméra et gestion de l'espace remarquables, voilà pour le bon. Le reste c'est du couci-couça. Le film aurait pu être réalisé par DeMille que ça n'aurait pas changé grand chose (d'ailleurs c'est un remake d'un DeMille muet), enfin j'exagère un peu c'est quand même beaucoup plus supportable, mais il n'y a pas grand chose de Ray là-dedans, et la dernière partie serait du genre qu'on regarde avec les yeux baissés et les mains jointes. En fait c'est avant tout un film de producteur, le mégalo et ravagé Samuel Bronston. Le film a bien sur d'autres intérêts, historique d'abord (pour l'histoire du cinéma hein, soyons clair :) et aussi technique, car, si je ne m'abuse c'est du Super Technirama, donc du 70mm, les technos d'frcd me corrigeront si je me goure, j'ai pas le temps de vérifier.



Mardi 01h00 France 2

SABRINA
de Billy Wilder
1954 - 1h45 - États-Unis - VO ("Sabrina")
avec : Audrey Hepburn, Humphrey Bogart, William Holden, Walter Hampden, John Williams, Martha Hyer, Joan Vohs
-> *** (M)

C'est tellement bien Wilder, si riche, il y a tellement à dire, que ça me paralyse, ça me bloque, une demi-heure que j'essaye de trouver par quoi commencer... Vu comme ça, sur le papier, "Sabrina" est une histoire terriblement banale, un conte de fée vu et revu. Mais chez Wilder le conte de fée passe au second plan, au premier il y a les personnages et tout ce qu'ils représentent, l'oisif, la belle et le bosseur et leur cortège de petits gestes, de regards, de dialogues percutants (les petites phrases, marque de fabrique Wilder), aucun plan n'est gratuit, tout est bourré de sens. Mais peut-être "Sabrina" est-il (avec Boulevard du crépuscule) plus représentatif de Wilder dans la direction d'acteur, on dirait qu'ils sont gagnés par son énergie (ceux qui ont vu Wilder en interview ou en train de diriger un film sauront ce que je veux dire, une vraie pile) même Bogart, dans un rôle plutôt en dedans, semble, comment dire, "déborder" de talent. Drôle, riche, et conquérant (regardez le plus de 10 secondes et vous ne pourrez plus aller vous coucher, même à cette heure là), c'est du Wilder, et c'est en VO, donc on scope et on garde.



Mardi 01h25 Canal+

L'EVANGILE SELON SAINT MATTHIEU "Il Vangelo secondo Matteo"
de Pier Paolo Pasolini
1964 - 2h20 - Italie - VO ("L'evangile selon saint matthieu "il vangelo secondo matteo"")
avec : Enrique Iraoqui, Mario Socrate
-> **** (M)

Le génie de Pasolini est contenu dans le simple fait d'avoir réalisé ce film, lui qui était athée, l'envie peut-être de donner, en image, une interprétation presque documentaire de l'évangile. En tout cas, bien loin de l'image Sulpicienne qu'Hollywood aimait donner à voir. Ce film c'est surtout la volonté de faire une adaptation fidèle aux préceptes originaux, sans la déformation d'années pratique de la part du clergé. C'est la simplicité même, l'art de rester dans le ton sans omettre d'ajouter sa propre pierre à l'édifice, en l'occurrence la mise en scène parfaite de Pasolini. Je ne sais pas si le fait de recevoir le prix de l'office catholique a vraiment fait plaisir à Pasolini, ce film est pratiquement contre l'église, contre l'interprétation, ce film c'est presque un rappel à l'ordre pour le Vatican, "rappelez vous ce qu'il a dit" en quelque sorte.



Mardi 05h30 Canal+

LA MÈRE CHRISTAIN
de Myriam Boyer
1998 - 1h30 - France ("La mère christain")
avec : Myriam Boyer, Bruno Boëglin, Marilyne Even, Clovis Cornillac, Lorraine Bouchet, Philippe Vincent
-> Pas vu.



MERCREDI

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Mercredi 09h00 Canal+

LES ENVAHISSEURS DE LA PLANÈTE ROUGE
de William Cameron Menzies
1953 - 1h20 - États-Unis - VF/VO ("Invaders From Mars")
avec : Jimmy Hunt, Helena Carter, Arthur Franz, Morris Ankrum, Leif Erickson, Hillary Brooke
-> (P)

Quel film étonnant, William Cameron Menzies n'est pas à proprement parler un metteur en scène digne de ce nom. Par contre c'est un des plus grands décorateurs d'Hollywood (avec Gibbons), son travail sur "Le voleur de Bagdad" de Walsh, par exemple, laisse rêveur. Or, ce travail sur les décors, sur le design général du film, c'est le point fort d'Invaders From Mars. Les dominantes de couleurs (rouge et vert, les médisants diront que c'est à cause du procédé de relief), les objets, cette curieuse façon de filmer une pièce, un tunnel, tout est là pour mettre le décors en valeur. Il y a une vraie unité graphique. Au niveau mise en scène il ne faut pas être trop dur non plus, certaines scènes en caméra subjective (autre point fort du film) sont tout à fait honorables. Par contre les stock-shots de l'armée américaine sont d'une laideur ahurissante, mieux vaut en rire. De toute façon on est bien obligé d'en rire, parce qu'au niveau idéologie c'est plutôt salé... On a un savant et primaire mélange de parano et d'anti-communisme qui a du même faire pâlir McCarthy. Ici les martiens prennent la place de vos proches, parents, professeurs, boucher, amis, etc. Vous n'êtes à l'abri de rien, vous devez vous méfier de tout. Heureusement, l'armée veille au grain. Autant Siegel et ses Body Snatchers, avec un sujet similaire, avait laissé planer un doute (si bien qu'à la fin on ne savait pas s'il fallait se méfier des communistes ou de la propagande gouvernementale américaine), autant ici le message est clair, dehors les cocos, et au canon s'il le faut. On notera que Menzies a signé les décors, que la photo de Seitz est très belle, et que l'un des E.T. est joué par le grand (par la taille) James Arness (frère de Peter Graves) qui interprétait aussi la chose d'un autre monde chez Howard Hawks (encore un film où l'on vous demande de surveiller le ciel). "Invaders From Mars" est un film indispensable, il représente à lui seul toute une époque du film de SF américain, il représente aussi quelque chose qui me tient plus à coeur, le fait qu'un metteur en scène sous pression (financière et idéologique) arrive quand même à glisser quelques scènes tout à fait remarquables, sa griffe en quelques sortes, et c'est pour cela que j'adore ces films là. Et cette fin, pfiou, anthologique et copiée des milliers de fois.



Mercredi 21h00 Canal+

L'ÉCOLE DE LA CHAIR
de Benoît Jacquot
1998 - 1h35 - France ("L'école de la chair")
avec : François Berléand, Danièle Dubroux, Isabelle Huppert, Marthe Keller, Vincent Lindon, Vincent Martinez
-> Pas vu.



Mercredi 22h35 Canal+

LA REINE DES VAMPIRES
de Gilbert Adler
1996 - 1h29 - États-Unis - VF/VO ("Bordello of Blood")
avec : Jon Kassir, Dennis Miller, Erika Eleniak, Angie Everhart, Chris Sarandon, Corey Feldman
-> (P)

"Les contes de la cryptes" c'est une BD, mais aussi une série TV qui fait de temps en temps un petit tour au cinéma (généralement c'est du direct en vidéo, mais bon). Ici c'est le deuxième long métrage de la série, on utilise allègrement la recette du film d'exploitation, une playmate vaguement dénudée, des vampires, un peu de sang et un titre (quel titre, nom de dieu quel titre!) accrocheur. Le résultat est un chouïa au dessus des films de la série, Chris Sarandon et Dennis Miller font un numéro assez bon, la mise en scène est plutôt intéressante, c'est juste que les autres interprètes et le scénario sont assez mauvais. Enfin, ce serait une bien sotte idée que de prendre ces films là au sérieux.



JEUDI

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Jeudi 20h55 France 3

STRIPTEASE
de Andrew Bergman
1995 - 2h00 - États-Unis - VF ("Striptease")
avec : Demi Moore, Burt Reynolds, Armand Assante, Ving Rhames, Robert Patrick, Paul Guilfoyle, Jerry Grayson
-> o (P)

Apparemment le film a été déprogrammé il y a quelques semaines. Si vous vous délectez du ridicule, si vous aimez vous moquer, si vous aimez les nanars de série A (quand je pense que ce film a coûté cher, mais où est passé l'argent ?) Ce film est pour vous. Sinon passez votre chemin, Demi Moore (qui ne sait jouer que par accident, ou alors cinq minutes sous la direction de Woody Allen) y est tellement trafiquée qu'elle a l'air virtuelle. Et honnêtement, qu'elle est empoté et lourde. Peut-être Burt Reynolds et Ving Rhames sont les seuls à avoir compris l'ampleur de la catastrophe, alors ils en font des tonnes, ça réveille un peu. Pour finir, ne croyez pas une seule seconde que ce film est vaguement érotique ou un chouïa sulfureux, vous seriez très déçu, c'est un bête polar de plus, une histoire écrite avec les pieds en laquelle personne n'a l'air de s'intéresser. Finalement c'est un ovni ce film...



Jeudi 20h55 M6

IL ÉTAIT UNE FOIS LE BRONX
de Robert De Niro
1993 - 2h10 - États-Unis - VF - CP ("A Bronx Tale")
avec : Robert De Niro, Chazz Palminteri, Lillo Brancato, Francis Capra, Taral Hicks, Kathrine Narducci, Clem Caserta
-> **

C'est pas vraiment transcendant, la réalisation est très anonyme, on sent bien que c'est plus le sujet (tiré d'une pièce de Chazz Palminteri, l'interprète principal) que la mise en scène qui intéressait Robert de Niro. Mais c'est sympathique, bien joué et tout à fait crédible. C'est très sage et un chouïa ennuyeux.



Jeudi 23h10 Canal+

BACK HOME
de Bart Freundlich
1997 - 1h30 - États-Unis - VF/VO ("The Myth of Fingerprints")
avec : Roy Scheider, Noah Wyle, Julianne Moore, Christopher Bauer, Blythe Danner, James LeGros, Laurel Holloman
-> **

Classique du cinéma américain, le réglage de compte en famille. Ici rien de neuf sous le soleil, enfin, plutôt le crachin, il est rare que ce genre de film soit joyeux et l'ambiance morne et la grisaille sont de rigueur. L'intérêt, car il y'en a un, vient de l'interprétation, Roy Sheider, Noah Wyle (mais il va falloir oublier le personnage qu'il interprète habituellement) et Julianne Moore sont tous les trois excellent. Bref, une chronique familiale de plus, qui se complait parfois un peu trop dans le malaise mais qui, dans l'ensemble, est pas si mal foutue. Ah oui, j'oubliai, Axys n'aura pas manqué de le remarquer nous avons encore là un étonnant exemple de titre français... Dans le genre "y sont trop cons - y vont pas comprendre - faut leur trouver plus simple" ça se pose là !



Jeudi 23h15 France 2

LA FIANCÉE DU PIRATE
de Nelly Kaplan
1969 - 1h45 - France ("La fiancée du pirate")
avec : Bernadette Lafont, Georges Géret, Julien Guiomar, Michel Constantin
-> **

Un film qui ne fait pas de cadeaux, les petits villages et leurs habitants si mesquins et puissants, si mauvais en quelque sorte, en prennent plein la gueule. Dire que le film est féministe n'est pas forcément vrai, le personnage de Bernadette Lafont (plus salope que jamais) n'est pas si reluisant que ça. En tout cas, même si le film est trop souvent diffusé, ce qui d'ailleurs aurait tendance à le faire vieillir plus vite, il faut le voir pour sa peinture au vitriol de ces microcosmes particulièrement cruels.



Jeudi 00h15 Arte

TIRE-AU-FLANC
de Jean Renoir
1928 - 1h25 - France ("Tire-au-flanc")
avec : Georges Pomiès, Michel Simon, Félix Oudard, Jean Storm, Fridette Faton
-> *** (M)

Je viens de vérifier, c'est passé il y a un an sur Arte, il me semblait bien l'avoir vu tout récemment. Et c'est excellent, impressionnant, pas une scène qui ne soit inventive (pensez quand même à relativiser, on est en 1928 :) Renoir maîtrise parfaitement le rythme échevelé (c'est le mot, j'ai failli oser "bordel" mais ça aurait été un peu trop) du burlesque, présence déjà hilarante de Michel Simon. Bref, le comique troupier se trouve hissé au rang de la grande comédie. À voir !



VENDREDI

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Vendredi 22h50 Canal+

POSTMAN
de Kevin Costner
1997 - 2h50 - États-Unis - VF/VO ("The Postman")
avec : Kevin Costner, Will Patton, Larenz Tate, Olivia Williams, James Russo, Daniel von Bargen, Tom Petty, Scott Bairstow
-> o

Waterworld c'était Mad Max 2, Postman aussi, mais là ça louche plus vers Mad Max 3 (non, ça ne louche pas, c'est carrément une compilation des deux films), cause Kevin il a rajouté des gamins et qu'il nous refait le coup du héros solitaire qui veut pas aider les autres mais qui est obligé et finalement il est bien sympa et gnagnagna. Héroïsme à deux balles, nationalisme naïf et envahissant, aucun sens de l'ellipse (hé, 2h50...) C'est lourd de symboles poussiéreux et de clichés jaunis. Reste juste un gag (mais rien qu'un) avec "La mélodie du bonheur" de Wise, très drôle, mais sûrement que Kevin était allé pisser, reste aussi quelques beaux extérieurs, mais il faudrait plus que ça pour faire passer ce suppositoire de presque 3h...



Vendredi 23h20 Arte

FIVE CORNERS
de Tony Bill
1987 - 1h30 - Grande-Bretagne, États-Unis - VO ("Five Corners")
avec : Jodie Foster, Tim Robbins, Todd Graff, John Turturro, Michael R. Howard, Pierre Epstein, Jery Hewitt
-> Pas vu.

1987, avec plein de têtes qui sont beaucoup plus connues aujourd'hui (sauf Foster bien sur, quoique, c'était avant le silence) et c'est une production indépendante dont on m'avait dit du bien (sans plus hein).



Vendredi 23h35 France 3

ARTEMISIA
de Agnès Merlet
1997 - 1h40 - France ("Artemisia")
avec : Valentina Cervi, Michel Serrault, Miki Manojlovic, Luca Zingaretti, Emmanuelle Devos, Maurice Garrel
-> **

Joli joli, très gros travail sur les cadrages et les éclairages, mais on s'ennui un peu, beaucoup même, et on apprends pas grand chose sur Artemisia. À la limite c'est pas grave, peut-être qu'on ne sait rien (ou presque) d'elle, mais alors il faudrait compenser par un rythme enlevé, et là, pfiou, c'est loooonnng. Donc deux étoiles pour le très beau travail sur le visuel (très en phase avec le sujet) et sur la direction des acteurs.



ABBRÉVIATIONS

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VO
Version Originale (forcément sous-titrée, les sous-titres sont obligatoires en France pour les versions originales)
VF
Version française
CP
Coupures publicitaires
(P)
Psychotronique
o
Pas bô du tout
*
Quelques rares bricoles à sauver
**
"Se laisse voir" à "bon film"
***
"Bon film" à "très bon film"
****
Incontournable
(M)
À mon humble avis un film à magnétoscoper Les critères ? Envie de le revoir régulièrement, rareté, qualité de diffusion (format généralement respecté sur la chaîne en question, VO annoncée, version intégrale sans coupure de pub ni accélération de générique, ni coupures intempestives :)
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