Que la lumière soitde Arthur
Joffé Pierre Guillemot, 13 juillet 1998 : A COMMENCE BIEN. La Terre dans l'Espace, image de synthèse glacée de perfection, un météorite grandit dans un nuage d'étoiles. Est-ce que je me serais trompé de salle (lendemain de Coupe du Monde, couché tard, levé tôt pour aller à la première séance parce que c'est moins cher, est-ce la bande annonce d'"Armageddon") ? Mais non, maintenant que je le vois de près, il y a dessus une Abbaye de
Cluny nettement ébrèchée. Dans la grande salle il ne reste plus, devant
la cheminée en ruine où brûle un feu pas très vaillant, qu'un fauteuil
rouge et un petit bureau. Quelqu'un d'invisible tape à la machine, c'est
de l'hébreu. Un maître d'hôtel (un peu râpé, c'est Ticky Holgado)
apporte sur un plateau le remède à prendre le soir. Dieu est vieux, son
affaire ne marche plus, cette fois il veut revenir sur Terre et faire
tourner un film avec son scénario pour le bonheur des hommes. La
nouvelle parole d'espérance : " Raconté comme ça, c'est n'importe quoi. Mais Joffé a une idée. Il avait
vu "Je
hais les acteurs" de Gérard Krawczyk, et rêvait de faire mieux.
Un film de cinéma sur le cinéma, avec tous les gens de spectacle dans
leur propre rôle, chaque personnage et chaque épisode dans la forme
exacte de l'idée reçue sur le sujet. Fait avec sérieux, ce serait
terrifiant, je n'ose pas imaginer ce que la réalisatrice catho de
"La belle verte" en aurait tiré. Mais Joffé
est un talmudiste qui sait que Dieu aime mystifier les hommes et
se faire plaisir. A chaque instant, il nous rappelle que c'est du
spectacle, pour notre délectation, " |