Junk mail

Junk mail

de Pål Sletaune
1997 - 1h23 - Norvège - ("Budbringeren")
avec : Robert Skjærstad , Andrine Sæther, Per Egil Aske
scénario : Johnny Halberg, Pål Sletaune
photo : Kjell Vassdal
musique : Joachim Holbek

Boris Monnier, 17 novembre 1998 :

CE N'EST PEUT-ÊTRE PAS le film le plus excellent du monde, mais c'est plaisant et distrayant, fortement sympathique et en plus intelligent, ce qui n'est pas rien. L'incroyable Sletaune nous raconte les mésaventures de Roy (Robert Skjærstad), facteur cradingue et curieux, dans un Oslo déglingué et malsain.

Un Oslo vraiment dégueu, presque post-apocalyptique et même n'ayons pas peur des mots pré-zombiesque (voir la mémorable scène des "agressifs" junkies). Un Oslo qui a au moins la même jovialité que le Helsinki de Kaurismaki. Car ici aussi, les clichés attribués à la riante et blondinante Scandinavie en prennent de nouveau un sacré coup, on va finir par croire que les jolies maisons de bois bien proprettes ne sont rien d'autres que des attrapes-touristes nigaudifiants. La ville est sale et puante, Roy est sale et puant - Il n'y a qu'à voir son appartement pour s'en convaincre (ça pue même à travers l'écran) -. Et, de manière plus générale, dans ce film quasiment tout le monde est sale et puant.



...Tous les matins Roy part
faire son devoir de facteur...


Tous les matins Roy part faire son devoir de facteur. Tranquille, il balance les trois-quarts du courrier dans un tunnel, et c'est la sacoche bien allégée qu'il s'en va distribuer mollement les quelques lettres qui lui reste. Roy n'est pas seulement sale, il est aussi tire-au-flanc. L'avantage c'est que ça lui laisse pas mal de temps pour flâner et fouiner partout. Il s'emmerde pas mal en fait, et, parce qu'il s'emmerde, parce qu'il est curieux, il commence à squatter (presque) dans l'appartement d'une jeune femme dont il a trouvé les clés et dont il est accessoirement tombé amoureux.

Il rentre chez elle quand celle ci s'absente et farfouille tranquillement, avec une certaine désinvolture et un plaisir évident. L'appartement apparaissant un peu comme un havre de paix dans son univers médiocre. Un soir, il y invite même une "superbe" pute.

Au bout du compte, cette curiosité maladive va finir par l'entraîner dans une aventure criminelle assez tordue. Donc, on se balade comme ça... dans cette atmosphère poisseuse. On prend les coups avec Roy, avec Roy on visite des apparts, on lit le courrier, on rentre dans les chambres d'hôpital en y mettant un gentil bordel, on trainaille dans des cabarets minables, rencontrant brièvement des personnages, tous plus ou moins débiles : collègues idiots, amoureuse grassouillette et dépitée, etc.

Sans compter le super-méchant du film, une vraie teigne, dont la fin est tout simplement monumentale. Un univers très particulier à visiter dès qu'il se présente. Vive le vomi !

Autres liens :

Retour