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Full metal jacketde Stanley Kubrick Vincent Fournols, 6 janvier 1998 :
"Full Metal Jacket" en est finalement une illustration typique. De la première partie, on retiendra surtout la verve à l'obscénité décoiffante du sergent instructeur (bien doublé par Bernard Fresson au demeurant). Ce qui marque le plus est bien sûr le troisième volet : la section est censée se trouver dans Hué dévastée (nous sommes pendant la guerre du Vietnam), et tout fut tourné sur une énorme friche industrielle près de Londres, avec force palmiers importés, flammes qui surgissent des fenêtres et quelques panneaux en vietnamien pour faire bonne mesure. |
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..."Full Metal Jacket" fait |
Foin du réalisme de "Voyage au bout de l'enfer" (Cimino, 1978), d'"Apocalypse now" (Coppola, 1979) dans une certaine mesure, de "Platoon" (Stone, 1986) a fortiori, "Full Metal Jacket" fait néanmoins partie des grands films sur la guerre du Vietnam, mais peut-être au-delà, de guerre tout court. Il n'y a donc pas de grand spectacle, pas d'héroïsme bravache ou gominé ni de couardise révélatrice. Mais qu'est ce qui marque autant alors dans ce film ? La seule chose que je vois c'est finalement un équilibre extraordinaire entre la crédibilité des protagonistes (ni héros, ni salaud donc) et une abstraction de la guerre loin du militantisme ou de la glorification, de la souffrance mélodramatique ou révulsive, ou du ludisme de la stratégie des états-majors. Il y est plus génialement question d'attitudes que de comportements, et il est possible que Kubrick ait ainsi pu toucher très profondément à un inconscient très partagé. Mais je n'ai pas l'impression d'en être plus avancé. J'ai vu un film fort et superbe, et c'est déjà très bien ! Autres liens :
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