les ailes de l'enfer

Les ailes de l'enfer

de Simon West
1997 - 1h55 - USA ("Con air")
avec : Nicolas Cage, John Cusack, John Malkovich, Steve Buscemi, Ving Rhames, Rachel Ticotin, Colm Meaney

Philippe Labrot, 21 août 1997 :

ON PREND les mêmes et on recommence. "Con Air", c'est un peu la suite de "The Rock", et on retrouve Nicolas Cage (cette fois-ci, c'est lui le détenu !) et le producteur Jerry Bruckheimer.

En deux lignes, c'est l'histoire d'un type qui est emprisonné depuis un certain temps, qui est sage en prison, qui n'a rien fait de mal (c'est normal pour un héros américain typique), surtout en comparaison des méchants (des vrais, cette fois-ci !) qui l'accompagnent pour un petit tour en avion. Pour Cameron Poe, c'était l'avion de la liberté. Pour les autres, un formidable moyen d'évasion. Mais ce sera surtout un aller simple pour l'enfer.




La bonne idée du film, c'est
le huis clos dans l'avion...

On ne peut pas dire que "Con Air" ne soit pas efficace. La première heure est un vrai régal. La bonne idée du film, c'est le huis clos dans l'avion, la réunion de la pire racaille sortie des prisons américaines et d'autres détenus qui n'ont soudain plus envie de voyager par ce moyen de transport. Au royaume des prisonniers, tout le monde ne se ressemble pas.

Le film comporte quelques scènes réussies, comme celle de la tempête de sable ou de l'arrivée du boucher de Marietta dans une camisole de force qui ramène celle d'Hannibal le Cannibal du "Silence des agneaux" au rang de menottes en plastique. Ce qui est intéressant, c'est que l'on imagine un monstre derrière la camisole, alors que le personnage derrière le masque (une fois celui-ci enlevé) est redoutablement humain.

Le bestiaire des méchants n'est pas mal non plus, entre le travesti (le coup de la claque est excellent), le violeur en série, le psychopathe, etc ... On rigole aussi un peu, avec les regards et les remarques de Cage (un peu moins moqueur quand meme que dans "The Rock", le pauvre, il faut le comprendre, il voulait juste rentrer chez lui !), ou certaines situations particulièrement cocasses.




...après une heure, le film
perd de son intérêt...
Ca explose de partout...

Malheureusement, "Con Air" est un film d'action classique, et il doit donc avoir son lot d'explosions et de poursuites à vive allure. C'est pourquoi, après une heure, le film perd de son intérêt, le paroxysme venant à la fin, à croire que Simon West voulait faire mieux avec son avion que De Bont avec son paquebot ("Speed 2"). Ca explose de partout, les images deviennent trop rapide et on ne comprend plus ce qui se passe à l'écran.

En fait, "Con Air" est différent de "The Rock". J'ai trouvé à "The Rock" un côté étrange, avec des belles images. Comme le début, avec le Général Hummel qui marche sous la pluie et va se recueillir sur la tombe de sa femme (OK, ce sont des gros clichés, mais "The Rock" ne se prend pas au sérieux et comme ces clichés sont réussis...). Il y a aussi des contrastes étonnants à la fin, avec les petites sphères vertes et la couleur rouille de la prison d'Alcatraz, les teintes du ciel. La bande son est y est excellente (celle de "Con Air" ne se remarque pas).

Pas d'images du même style dans "les ailes de l'enfer", juste une réalisation percutante pour un film qui aurait pu être très intéressant, si Simon West s'était donné la peine d'exploiter l'idée originale plutôt que de céder à la facilité en utilisant jusqu'à saturation des tonnes d'explosifs et du métal fumant.

Autres liens :

Les ailes de l'enfer

The Rock

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